
La date fatidique arrive. Les candidats sont dans les starting-blocks. Dans un peu plus de deux semaines, l’aviron français va se choisir de nouveaux dirigeants. La crise sanitaire a mis en exergue de nombreux problèmes comme le renouvellement des licenciés en berne, la baisse des effectifs, des difficultés financières… problèmes déjà repérés pour certaines structures mais, à l’approche des élections au comité directeur fédéral, les langues se délient aussi davantage et les gens expriment leurs attentes des nouveaux élus, dans tous les domaines.
Les jeunes en questions
Mag Aviron vous avait donné la parole la semaine dernière. Nous avons reçu de nombreuses réponses et nous vous les présentons aujourd’hui, nous efforçant de les ressortir par thèmes. Les jeunes et la formation font, bien entendu, partie des préoccupations de nombre d’entre vous. Certains affirment que “rien n’est fait pour les jeunes, la fédération ne s’intéresse qu’aux rameurs à partir de 16 ans”… mais c’est alors bien la compétition qui est visée, car, toujours pour Michel D., les catégories d’âge sont aussi un problème, dans leur définition pas suffisamment précise, puisque basée sur “l’année de naissance et non l’âge réel”. Formation toujours avec, pour Gérard A., un système de classement performance “tronqué, car ces clubs […] n’assurent pas la formation initiale”, et dans lequel il faudrait mettre en avant “le travail essentiel en amont des petits clubs”.
Préoccupation pour l’avenir des Bleus
Compétition toujours, avec l’équipe de France et l’image de l’aviron français à l’international, dont nos lecteurs se soucient également. Quand certains comme Jean-Claude G. visent directement l’encadrement, d’autres comme Armand P. pointent davantage la politique de communication autour des Bleus, jugée pas assez importante, en lien aussi avec une équipe pas assez élargie vers les bateaux longs. Antoine F. appelle également de ses vœux la conservation des poids légers en équipe de France après Tokyo… Une décision qui dépendra également des engagements des autres nations lors des événements internationaux, engendrant ou pas la suppression des disciplines au programme des échéances.
Quid des “loisirs”
L’aviron loisirs est aussi au cœur de vos préoccupations. Sylvie B. aimerait que la FFA “ait plus de considération et de proposition pour le gros effectif de ses adhérents”. Jean-Pierre G. aimerait que chaque club puisse définir un programme de formation sur le déroulé des entraînements chez les loisirs, “trop souvent lâchés après quelques séances d’initiation et il n’y a pas vraiment de suivi de la part des entraîneurs ou moniteurs”. Le problème des classements des handicaps, avec une meilleure facilité d’accès à ce système a été souligné. L’aviron féminin loisir a aussi au cœur de vos questionnements, jugé pas suffisamment mis en avant.
Certains balaient très largement tous les domaines et voient les problèmes dans leur ensemble. Pour Philippe D., le développement de la pratique engendrera une base solide pour faire émerger l’élite, avec un bateau accessible à tous pour ramer partout, aider la création des clubs, organiser des régates de prestige en sprint ouvertes à tous niveaux et, tout en haut de l’échelle, une véritable aide aux athlètes de haut niveau dans leur vie quotidienne avec un vrai patron sélectionneur/entraîneur. Pour Eric L., il faut aider les clubs à se recentrer sur leur cœur d’activité : la pratique sportive. Mais aussi que la FFA les visite plus souvent, propose une plateforme unique pour trouver les dossiers de subventions et financements, mais aussi fasse davantage de lobbying auprès des médias.
Pour Michel M, la mixité n’est pas assez présente dans les instances fédérales, il verrait bien une femme présidente. Ce ne devrait pas être le cas le 5 décembre.
Les candidats ont toutes les cartes en main pour répondre aux attentes des licenciés. Mag Aviron ne manquera pas de partager leur programme.