Des championnats d’Europe à La Seyne, plutôt trois fois qu’une !
30 août 2023Déjà 4 médailles pour les Français aux Championnats d’Europe de mer
1 septembre 2023Dimanche vont débuter les championnats du monde à Belgrade. La capitale serbe va accueillir l’élite de l’aviron mondial pour une échéance cruciale : la qualification pour les Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo.
Cela n’arrive que tous les quatre ans. On ne parlera pas ici des Jeux olympiques et paralympiques, mais s’ils restent l’objectif ultime, mais bien de ce genre de championnats du monde, comme ceux que va accueillir Belgrade du 3 au 10 septembre. Car ceux-ci ont une saveur particulière : ils vont délivrer les premiers tickets pour les Jeux de Paris 2024, le principal des quotas… Un rendez-vous pour lequel se sont préparer les équipages des différentes nations présentes. Et elles seront nombreuses : 74 pays ont envoyé en Serbie près d’un millier d’athlètes, avec des disciplines comme le skiff ou le deux de couple masculin, où l’on dépassera les 30 engagés. De quoi donner le tournis mais comme le dit le directeur technique national, Sébastien Vieilledent : “Il ne faut pas se leurrer, les Jeux attirent, ceux de Paris encore plus, au niveau international, on sent les nations ravies de venir en France”.
La France ne sera pas en reste sur cette compétition avec un total de seize embarcations engagées, dont cinq dans les disciplines paralympiques. Une flotte large dont les parties prenantes affichent toute la même ambition : décrocher le ticket pour Paris, les Jeux à la maison… Et ainsi s’éviter le passage par la terrible régate finale, que les athlètes appellent fort justement “la régate de la mort”, qui ne délivre plus que deux tickets par catégorie.
Pour l’équipe de France olympique, le stage s’est débuté à Soustons et s’est terminé à Libourne. Un stage qui s’est déroulé dans de bonnes conditions, malgré un peu de pluie et de vent à soustons. “L’avantage de Soustons est qu’il y a moins de canots moteur, commente Benoît Brunet (Saint-Quentin), mais à Libourne nous avons nos marques, on a l’habitude d’y aller, et on peut travailler avec le balisage”. Une nouveauté que ce lieu pour le stage terminal, traditionnellement organisé à Bellecin. Mais le consultant à la haute performance, Jürgen Gröbler, avait préféré les installations du sud-ouest pour cette échéance.
Un stage qui s’est bien passé également techniquement. “On a fait le volume, note Hugo Beurey, les infrastructures sont top. Et à Soustons, on est à proximité de tout, et tout est adapté à nos besoins”.
Onze bateaux composeront la flotte française dans les catégories olympiques et non-olympiques. Ce sont les skiffs poids légers qui ne figurent en effet pas au programme des Jeux, mais qui conservent toute leur importance : celui de décrocher une médaille dans leur discipline, mais aussi de pallier toute éventualité de remplacement dans un des deux doubles PL. Un rôle qu’ont bien tenu Baptiste Savaete (ENA Aix-les-Bains) et Aurélie Morizot (Boulogne 92). Tous deux ont réalisé un bon début de saison, montant sur les podiums internationaux, et comptant réitérer à Belgrade dans des disciplines qui attirent elles aussi du monde, avec plus de vingt engagés dans chacune des disciplines.
Les deux de couple poids léger, justement, avec d’une part Hugo Beurey (SN Nancy) et Ferdinand Ludwig (Aviron grenoblois) chez les hommes et Laura Tarantola (Aviron grenoblois) et Claire Bové (Aviron mantais) chez les femmes. D’un côté un bateau qui progresse de compétition en compétition, et de l’autre l’embarcation phare, bateau étalon de la flotte française. Deux embarcations qui ont appris des différentes échéances de la saison en cours et qui visent non seulement la qualification à Belgrade, mais aussi un podium.
Si l’on reste à la couple, ce sont forcément aux deux de couple que l’on pense en premier. Chez les femmes, Emma Lunatti (Aviron grenoblois) reste associée à Margaux Bailleul (Le Havre). Les deux rameuses médaillées à Cazaubon ont réalisé un beau début de saison, et comptent capitaliser sur les acquis, sans se mettre de pression, hormis celle de la qualification.
Qualification également en ligne de mire également pour Hugo Boucheron (CA Lyon) et Valentin Onfroy (CN Verdun), qui rament ensemble depuis Lucerne et le forfait de Matthieu Androdias (CA Lyon). Un duo qui a su se trouver, avec la motivation de Valentin Onfroy à s’inscrire dans le projet tout en s’appuyant sur l’expérience d’Hugo Boucheron dans l’embarcation, qu’il occupe avec son coéquipier depuis 8 saisons.
En quatre de couple féminin, on retrouvera Hélène Lefebvre (Encou), Audrey Feutrie (Armentières), Jeanne Roche (CA Marseille) et Violaine Aernoudts (Armentières). Un bateau neuf depuis ce début de saison, au sein duquel la Nogentaise essaie d’apporter toute son expérience, tout en laissant chacune des rameuses s’exprimer.
En skiff féminin, Marie Jacquet a validé son retour de blessure à Lucerne, et a validé en stage terminal sa participation aux mondiaux de Belgrade. Une discipline où la concurrence sera là aussi nombreuse.
En ponte, trois bateaux seront alignés. Le quatre sans barreur avec Téo Rayet (SN Bergerac), Benoît Brunet (Saint-Quentin), Guillaume Turlan et Thibaud Turlan (Aviron grenoblois) qui, depuis le début de saison, a montré la pertinence du projet. Médaillé aux Europe, finaliste à Lucerne, le bateau mise lui aussi sur une qualification. Une condition sine qua none pour Benoît Brunet et son maintien dans le projet.
En deux sans barreur masculin, Armand Pfister et Florien Ludwig (CN Chambéry) ont à peine eu le temps de savourer la médaille décrochée à Plovdiv en quatre sans barreur U2″ qu’ils ont enquillé sur le stage terminal à Soustons. Là aussi, de nombreux engagés, et les Français visent la première moitié du tableau. Voire plus en bonus !
Chez les femmes, Agathe Oudet (Basse-Seine) a elle aussi rejoint Emma Cornelis (SN Nancy) en stage terminal, après avoir décroché le bronze à Plovdiv. Là aussi, l’objectif est clair : qualifier la coque et éviter la régate de la mort.
En para-aviron, cinq coques, toutes paralympiques, seront présentes à Belgrade. La France fait partie, avec la Chine et l’Allemagne, des seules nations à présenter des coques dans l’ensemble du programme des Jeux. En skiff PR1, un petit nouveau, Alexis Sanchez, qui affiche une forte motivation, et va valider sa classification PR1 à Varèse. Nathalie Benoit va s’aligner elle aussi en skiff, après un changement de coque et de matériel. Objectif pour eux deux : qualification et, pour la Marseillaise, la médaille.
En PR2, le célèbre duo Perle Bouge-Stéphane Tardieu a progressé depuis plusieurs mois, dans une discipline où la densité est de plus en plus importante.
En PR3, deux bateaux. Le premier sera le deux de couple avec Elur Alberdi (Hendaye) et Laurent Cadot (Boulogne 92), qui défendra son titre acquis en 2022 à Racice. Là encore, de nouvelles nations montent, et le combat sera rude.
En quatre barré mixte, Erika Sauzeau (Amiens), Rémy Taranto (RC Marseille), Grégoire Bireau (CN Libourne), Margot Boulet (Cercle d’aviron nogentais) et la barreuse Emilie Acquistapace (CN Chambéry) ont réalisé une belle saison eux aussi, mais vont là aussi avoir des concurrents sérieux. Les cinq bateaux paralympiques ont tous la même motivation : la qualification pour les Jeux paralympiques de Paris.
Début des affrontements dimanche sur le lac Sava, à Belgrade.