Championnats de zones : les élus pour Cazaubon sont connus
25 mars 2024Cazaubon 2024 : qui sera la nouvelle reine du skiff ?
27 mars 2024Chaque année, la lutte est acharnée dans la discipline reine des championnats de France bateaux courts. Le skiff masculin promet une nouvelle fois d’être des plus courus le 7 avril.
Comme tous les quatre ans, les championnats de France bateaux courts vont avoir une portée majeure. En effet, à quelques mois des Jeux olympiques, ce sont eux qui vont entériner, confirmer, asseoir les choix réalisés par la Direction technique nationale quant à la composition des embarcations qui sont déjà qualifiées pour Paris 2024, ou servir de base aux équipages qui seront présentés à la régate finale de qualification olympique – dite régate de la mort – mi-mai à Lucerne.
Mais avant le verdict du Rotsee, c’est celui de l’Uby qui va entrer en ligne de compte. Et si en bateau long, le huit est le bateau roi, en bateau court, c’est le skiff qui fait office de référence. Les premières têtes de rivière se sont en skiff, et pour cause : il a pour effet de mettre en avant l’individualité. Une valeur qui se mesure ensuite en bateau long. Alexis Besançon le confirme d’ailleurs quand il parle de Matthieu Androdias et Hugo Boucheron : “quand ils sont forts en skiff, ils sont forts en double”. C’est ainsi qu’en 2022, au sortir des Jeux de Tokyo et d’une passe compliquée, c’est en skiff qu’ils ont commencé la saison internationale pour la terminer avec le titre de champion du monde du deux de couple masculin.
Mais assez parlé de l’international, revenons au national avec l’échéance dans le Gers qui approche à grands coups de pelles.
On a tendance à penser, en regardant le podium de ‘an dernier, que les dés sont jetés, ou presque. Matthieu Androdias avait remporté la finale A du skiff masculin devant son coéquipier Hugo Boucheron avec une seconde et 38 centièmes d’avance, Yoann Lamiral montant quant à lui sur la troisième marche du podium. Mais c’était sans compter sur ce qui allait suivre. Le duo n’allait pas terminer la saison internationale et un autre protagoniste allait s’insérer dans l’équation : Valentin Onfroy, qui fait désormais office de troisième homme dans le duo. Matthieu Androdias, souffrant d’une infection de longue durée, n’avait en effet pas pu prendre part à la qualification de la coque pour Paris lors des mondiaux de Belgrade. Depuis, après un hiver compliqué, les choses semblent être rentrées dans l’ordre dans la maison France, concernant le deux de couple masculin.
Mais si Cazaubon doit servir de validation ou de confirmation des choix réalisés, l’équation sera peut-être moins simple à écrire cette année sur l’Uby, car elle va désormais comporter plusieurs inconnus. Car depuis avril 2023, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Valentin et Théophile Onfroy, qui étaient engagés la saison dernière en deux sans barreur, vont s’aligner à la digue en skiff, rajoutant une concurrence sérieuse. D’autant plus sérieuse que Théophile Onfroy n’a pas oublié la confortable avance qu’il a acquise lors de la tête de rivière nationale en début de saison, et a continué de travailler intensément pour arriver le plus fort possible dans le Gers. En parallèle, son frère Valentin affiche lui aussi un caractère conquérant. Un projet individuel en skiff à concrétiser à l’international ? Pourquoi pas, a priori aucune porte n’est fermée du côté de la Fédération française d’aviron, même si pour passer l’épreuve du Rotsee en mai, il faudra arriver plus qu’en grande forme pour conquérir l’un des deux tickets mis en jeu pour Paris 2024.
Aux côtés des valeurs sûres et confirmées, comme depuis quelques années, la jeune génération pousse, et elle pousse fort. On se rappelle 2022 avec Romain Harat qui s’est hissé sur la deuxième marche du podium des bateaux courts. Et Yoann Lamiral a confirmé l’an passé que lui aussi avait des velléités à faire valoir ses droits. Pour mémoire, l’an passé, quatre des six finalistes étaient encore en U23.
Dans tous les cas, sans parler de l’enjeu olympique, on s’aperçoit aisément que rien n’est véritablement joué en skiff masculin. Le rendez-vous à la digue est donc bel et bien un appel au combat sans merci sur l’Uby.
Fabrice Petit