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© Frank Leloire – Mag Aviron
Le rideau est tombé sur la deuxième étape de coupe du monde qui s’est tenu à Lucerne du 27 au 29 juin. Un circuit plus court qu’à l’accoutumée, puisque cette étape lucernoise sera la dernière du circuit. Quarante-quatre nations y ont pris part, dont la France, avec un nombre réduit de bateaux : six en disciplines olympiques et un en paralympique. Un nombre qui s’est réduit à cinq chez les olympiques, avec le forfait de l’un des deux sans barreur féminins, celui de Violaine Aernoudts et Emma Cornelis pour raison médicale.
“Lucerne est la deuxième régate de travail après les championnats d’Europe”, nous avait confié Sébastien Vieilledent, directeur technique national de la Fédération française d’aviron. C’est donc avec des équipages modifiés par rapport aux Europe de Plovdiv que la France est arrivée sur le Rotsee. D’un quatre de couple en Bulgarie, c’est un deux de couple avec Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti qui a été aligné en Suisse. L’objectif : faire lever le pied sur la compétition aux deux rameuses U23 présentes dans le précédent bateau pour leur permettre de préparer les mondiaux de Poznan. Le quatre sans barreur a ainsi été divisé en deux, avec au final seulement l’un des deux bateaux prévus – celui de Margaux Bailleul et Joséphine Cornut – présent sur le Rotsee.
Côté pointe masculine, Alistair Gicqueau restait en deux sans barreur avec Florian Ludwig. Le duo a terminé Lucerne à la deuxième place de la finale B ; leurs homologues féminines, en finale B également, à la cinquième place.
Un bateau a quant à lui terminé cette étape de coupe du monde le samedi : il s’agit de Victor Marcelot, associé à Lucerne à Yoann Lamiral, à la deuxième place de la finale C du deux de couple masculin. Le rameur de Boulogne 92 avait changé de coéquipier, Hugo Boucheron étant passé en pointe, dans le quatre sans barreur en lieu et place de Téo Rayet qui n’avait pas pu préparer cette étape de coupe du monde. Un bateau composé également de Valentin Onfroy, Nikola Kolarevic et Armand Pfister qui, tout comme le deux de couple féminin, est entré en finale A le dimanche 29 juin à Lucerne.
Alors que les finales B se sont enchaînées sur le Rotsee, la tribune officielle et son espace VIP se sont remplis, en attendant que les premières finales A ne démarrent. Un brouhaha diffus de conversations, de verres et de couverts qui s’entrechoquent a fait office de “musique d’ambiance” avant que les bateaux n’approchent la zone d’arrivée pour être remplacé par des cris d’encouragements et d’applaudissements.
Et dans ces premières courses, on retrouvait un tricolore, Alexis Sanchez, qui courait en finale du skiff PR1 masculin face au redoutable Australien Erik Horrie. Le Français avait eu libre choix de sa stratégie de course, et a ainsi pu utiliser ses qualités de starter, mais son état de forme du moment ne lui a pas permis de pleinement s’exprimer et, même si l’Australien était réellement intouchable, il a dû contenir les attaques de l’Allemand. Mais il était heureux de retrouver le Rotsee et a décroché l’argent. “Lucerne c’est un bassin que j’aime beaucoup, commente Alexis Sanchez, ça représente la qualification pour Paris, un bassin magnifique, je n’ai que des bons souvenirs ici, même aujourd’hui où on souffre bien pendant les courses, on prend du plaisir, on entend le public”.
Alexis Sanchez ne fut pas le seul à débarquer en zone protocolaire. Elodie Ravera-Scaramozzino et Emma Lunatti ont réalisé une belle performance en finale du deux de couple féminin, terminant avec l’argent à 71 centièmes derrière l’équipage chinois. “Sur tout le week-end, lance Emma Lunatti, on s’était dit qu’on ferait le maximum avec nos forces et nos points moins forts du moment, on a beaucoup travaillé sur chaque parcours, appris plein de choses différentes. J’ai zéro regret car on a donné 100 %”. Elodie Ravera-Scaramozzino confirme : “on a fait de mieux en mieux au fur et à mesure du week-end, le niveau monte, c’est le jeu. Heureusement que nous aussi, on a élevé notre niveau. C’est un point de départ en double cette saison, on a donné le meilleur”.
Juste avant elles, le quatre sans barreur masculin avait terminé à la quatrième place, au terme d’un parcours des plus serrés, ne cédant leur deuxième place gagnée sur le deuxième 500 que dans la dernière partie de course. De quoi certainement donner à Hugo Boucheron des envies de lâcher une pelle pour n’en garder qu’une en main. L’avenir proche nous le dira.
Car l’équipe de France va désormais regagner le centre national d’entraînement à Vaires-sur-Marne, où auront justement lieu fin juillet début août les piges pour déterminer les compositions des bateaux qui iront en stage terminal à Varèse, puis aux championnats du monde de Shanghai. Le directeur des équipes de France était content de l’engagement des équipages tricolores sur le Rotsee, nuançant toutefois ses propos : “on est heureux, mais pas encore satisfaits”.
Le CNE, le changement de programme, de méthode, beaucoup de choses qu’ont dû gérer les athlètes ces dernières, avec une charge d’entraînement importante, mais cela, ce n’est pas nouveau. Jürgen Gröbler avait lui aussi augmenté le volume, bousculé un peu les lignes. Mais comme l’a répété à plusieurs reprises ce week-end Giuseppe de Vita, l’entraîneur du quatre sans barreur masculin, c’est aussi sur les performances physiques individuelles que doivent s’appuyer les performances en bateau.