Une journée très “JO” pour l’équipe de France olympique à Vaires
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2 janvier 2024Avec deux arbitres tricolores aux Jeux olympiques de Paris, c’est également sur les berges du bassin de Vaires-sur-Marne, et pas seulement sur l’eau, que la France sera représentée.
En 2016, il y avait Catherine Wittrant à Rio. En 2021, c’est Marie-Laurence Copie qui officiait à Tokyo. Deux arbitres françaises qui ont pris part à la plus grande compétition sportive : les Jeux olympiques et paralympiques.
Et Paris 2024 allait offrir une possibilité supplémentaire : le pays hôte dispose d’office d’une place pour un arbitre de la nation dans le jury. Un jury qui est composé par World Rowing sur la base des propositions des nations membres, chacun des officiels proposés devant respecter certaines règles. Une sorte de circuit de compétitions qui doit avoir été réalisé dans les trois années précédentes : coupe du monde, championnats d’Europe, mondiaux U19, U23, élite… Deux d’entre eux répondaient à ces critères : Eleanor Forshaw et Régis Borel. Et tous deux ont été sélectionnés pour les Jeux olympiques de Paris 2024. “On savait plus ou moins qu’on serait sélectionnés, commente Eleanor Forshaw, mais j’étais très contente. La personne qui m’a amenée à l’arbitrage est un de mes anciens entraîneurs qui avait été arbitre il y a tout juste 20 ans à Athènes. Mon entourage, mon fils, tout le monde était content pour moi. C’est un bel aboutissement après seulement 10 ans de licence à l’international. Enfin, pas un aboutissement, je ne compte pas m’arrêter là”.
Même réaction pour Régis Borel : “J’étais forcément content, on savait que nos chances étaient fortes, c’est une belle aventure qui démarre”. Deux arbitres maison, un plus forcément mais qui va aussi nécessiter un engagement important. “On connaît le bassin, note Eleanor, ça va forcément aider. On sera les locaux de l’étape, on sait que les gens vont se tourner vers nous en cas de problème”. Problèmes, ou questions. “On va devoir s’occuper de l’accueil de nos confrères, ajoute Régis, on est une équipe, on travaille ensemble, on sera plus sollicités, déjà à cause de la langue, et on va connaître les intervenants du bassin.”
Un bassin dont Eleanor Forshaw ne mesure toujours pas la dimension olympique. “J’y étais il y a quelques semaines pour la coupe de France, je n’arrive toujours pas à réaliser qu’il va accueillir les Jeux”. Une prise de conscience qu’elle pense vraiment avoir le jour J. “nous étions avec Régis récemment à un colloque organisé pour les arbitres par l’Agence nationale du sport, un arbitre de judo nous a dit qu’il envisageait ça comme un tournoi classique, jusqu’à ce qu’il réalise qu’il avait prononcé un titre olympique”.
Côté règles et comportement, rien de spécial. Hormis le contexte. “On aura affaire aux meilleurs équipages du monde, annonce Régis, donc ça ne peut que bien se passer. Mais la moindre chose pourra prendre des proportions énormes. Il faudra réagir à tout incident inattendu, comme un banc de cygnes qui pourrait traverser les lignes d’eau. On peut gérer bien plus facilement un décalage horaire ou un changement de lignes d’eau, on a l’habitude”.
Une pression que les deux arbitres ne sentent pas encore monter, mais qui se fera au fur et à mesure que l’échéance se rapprochera.