
Chacun chez soi, mais tous ensemble. On pourrait ainsi résumer les championnats de France d’aviron indoor qui se sont déroulés ces 30 et 31 janvier. Déroulés plutôt que tenus, car ils étaient répartis dans une multitude de lieux. Avec 2600 participants, l’on aurait pu avoir quasiment 2600 lieux de compétition, puisque c’est à distance que les rameuses et rameurs de France se sont affrontés.
Un important dispositif technique
Une prouesse technique qui a mobilisé toutes les équipes de la Fédération française d’aviron, aussi bien au siège à Nogent-sur-Marne qu’en régions. C’est au boulevard de la Marne que s’était établi le quartier général de l’événement, aussi bien pour la gestion technique que les commentateurs qui se sont relayés durant les deux jours pour présenter les courses et les rendez-vous qui ont ponctué le week-end.
La technologie a également été largement utilisée par la FFA pour conserver un maximum d’attractivité à ces championnats, pour les rendre différents d’un simple test ergométrique que chacun aurait pu réaliser seul, dans son coin. Aux Rameurs connectés sur la plateforme mise en place par Time Team, partenaire de la fédération depuis deux ans sur le chronométrage des compétitions, il était possible de rejoindre sur Zoom le live sur Facebook et Youtube. Un dispositif auquel Mag Aviron a pris part par l’intermédiaire de son réseau de correspondants qui étaient à Gravelines, Lyon, Melun, la Seyne-sur-Mer, Nancy… L’on a ainsi pu découvrir tantôt de beaux paysages en fond, les rameurs ayant quasiment scénarisé le tournage de leur prestation, tantôt l’intimité d’un salon, d’un bureau, ou tout simplement la cour ou la terrasse d’un club, couverte d’un barnum lorsque la météo ne s’y prêtait pas. Des jeux ont aussi permis aux participants de concourir pour remporter des lots offerts par Incept, Mizuno et Mag Aviron.
Des performances intactes
Alors que l’on pouvait se poser la question de l’effet sur les rameuses et rameurs de ne plus se retrouver côte à côte sur le même plateau, dans un gymnase survolté, la réponse fut quasiment unanime : sur l’ergomètre, chacun parvient à s’enfermer dans sa bulle et ne prête qu’une attention relative à ce qui se passe autour. Avec un bémol pour certains, à l’instar de Pierre Houin qui a ramé seul au pôle France de Nancy, son adversaire habituel de l’exercice Hugo Beurey étant blessé.

Le samedi, c’est sur 2000 mètres que l’on s’affrontait. Chez les hommes, pas de franches surprises : Matthieu Androdias a conservé son titre de champion de France en 5:51.8, devant Benoît Brunet et 5:53.6. A noter l’incursion à la troisième place du rameur de l’Aviron sétois, Vincent Matz en 5:55.8, devant Thibaut Verhoeven en 5:55.9.
Chez les poids légers, Pierre Houin conserve son titre lui aussi en terminant le parcours en 6:10.7, devant l’Algérien licencié au Perreux Sid Ali Boudina en 6:12.1. Ivan Bové termine à la troisième place en 6:18.7.
Toujours en poids légers mais chez les moins de 23 ans, Victor Marcelot s’empare de la première place en 6:14.4 devant Ferdinand Ludwig en 6:14.7 et Etienne François en 6:15.2. Chez les femmes U23 PL, Claire Bové a remporté le titre de championne de France en 7:15.8 devant Inès Boccanfuso en 7:24.3. Sa coéquipière du deux de couple, Laura Tarantola, a elle aussi conservé son titre de championne de France en 7:03.5, se rapprochant davantage du record de France, un objectif qu’elle continue à viser, comme elle nous l’a confié. Susannah Duncan a terminé à la deuxième place en 7:13.5, devant Marie-Margot Joannès en 7:21.7.

En toutes catégories, la hiérarchie a été quelque peu bousculée. Julie Voirin a laissé la Covid-19 derrière elle et a décroché le titre de championne de France, en 6:48.7, devant Elodie Ravera en 6:50.5. Anne-Sophie Marzin décroche le bronze en 6:53.2. Hélène Lefebvre termine à la quatrième place en 6:57.7.
Chez les U23, c’est Adèle Brosse qui a décroché la première place en 6:44, devant Emma Lunatti (6:49.6) et Margaux Bailleul en 6:52.
Côté para-aviron, Julien Hardi remporte le titre en PR1, tout comme Nathalie Benoit chez les femmes.
En PR2, le podium est 100 % Boulogne 92 avec Stéphane Tardieu, devant Christophe Lavigne et Alexandre Duthoit. Chez les femmes, Perle bouge reste indétrônable dans sa catégorie.
En PR3, Jérôme Hamelin décroche l’or, devant Rémy Taranto et Laurent Viala. Chez les femmes, c’est Margot Boulet, qui était dans le quatre barré à Poznan en octobre 2020, qui a remporté l’or.
Pour tous les âges, et toutes les distances
Comme les éditions précédentes, les athlètes engagés concouraient tous dans la catégorie d’âge qui les concernait. Dorian Mortelette s’était donc aligné en 30-39 et a terminé à la deuxième place derrière Romain Delachaume et devant Pierre D’Agata.
Une répartition qui permet ainsi à chacun de trouver un adversaire davantage à sa mesure, surtout au fur et à mesure que l’on avance en âge.
Mais depuis quelques années, c’est également sur 500 mètres que l’on peut espérer décrocher un titre. Le dimanche était donc consacré à cette distance, mais aussi aux parcours en relais, ou plutôt par équipe car, pour des raisons de distanciation physique, c’est à distance que les équipiers ont pu additionner leurs performances pour monter sur un podium. Toutefois, à l’aviron santé, on ne connaît pas les mêmes restrictions. Un bonheur donc pour les concurrentes de l’Avirose qui ont pu se succéder sur l’ergomètre et s’encourager mutuellement, dans la bonne humeur et avec un parfait esprit sportif.
Retrouvez très prochainement un retour en images des différents lieux sur lesquels Mag Aviron était présent.
Fabrice Petit