C’est certainement la plus mythique des courses d’aviron. Elle oppose depuis 1829 les deux prestigieuses universités britanniques, Oxford et Cambridge. Cette année, un Français, Noam Mouelle, figurait dans l’équipage de la deuxième, qui l’a remporté.

C’est un événement sportif suivi par des millions de téléspectateurs, et près de 250000 sur les bords de la Tamise, et tout au long du parcours de 6679 mètres (4,25 miles). Le dimanche 26 mars se déroulait la 129eédition de la Boat Race, un monument de l’aviron anglais. Et les eaux de la Tamise étaient quelque peu agitées lorsque le départ a été donné.
A bord du bateau de Cambridge, un Français, le rameur de la Société nautique du Perreux, Noam Mouelle. Il est le quatrième Français à y avoir pris part, et le troisième à l’avoir remportée, après Bastien Ripoll et Myriam Goudet chez les femmes. Un départ à la faveur des Light Blues (surnom de l’université de Cambridge) avant que les Dark Blues ne reprennent l’avantage une centaine de mètres plus loin. Mais Cambridge n’allait pas s’avouer vaincue et allait reprendre la tête, conservant une longueur d’avance jusqu’au passage de la ligne d’arrivée, située à Mortlake. « On a mieux géré les conditions, commente Noam Mouelle, il y avait du vent et de la vague au départ. Notre barreur a eu le bon réflexe en déviant de la ligne de course. D’habitude, on court là où il y a le plus de courant, au milieu de la rivière. Il a eu l’intelligence de s’écarter et de nous abriter ; le chemin est moins rapide, il a pris ce risque et ça nous a permis de prendre un gros avantage plus tôt que prévu ».
Cambridge a ainsi affirmé sa position en tête au classement, avec 86 victoires contre 81 pour Oxford, qui a remporté également chez les femmes. Une sélection qui se déroule tout au long de l’année : « Tout le monde s’entraîne toute l’année avec l’équipe, poursuit Nom Mouelle, avec au début groupe nombreux de 30 à 40 rameurs, au fur et à mesure le nombre diminue jusqu’à la toute fin, avec un bateau 1 et 2 et un deux sans barreur. Ces décisions sont prises sur la performance sur l’eau et sur l’ergomètre, et la décision finale est prise sur des piges ». Noam Mouelle a donc gagné au prix de beaucoup de sueur sa place dans le bateau. « J’étais très content, ça récompense le travail fourni pendant l’année, et c’est une fierté car on sait qu’on va représenter l’université »
L’événement est très particulier. « C’est très spécial, note Noam Mouelle, il y a énormément de spectateurs, des bateaux qui suivent sur l’eau, deux hélicoptères, un énorme drone, beaucoup de bruit. On a fait tout un travail sur la manière de faire abstraction de tout ça, de se concentrer sur ce qu’on fait à l’instant présent, on n’entend rien hormis les instructions du barrreur ».
Commençant un doctorat en physique, il lui reste trois années d’études à Cambridge. L’occasion de reprendre part à la Boat Race…
Commence un doctorat en physique, reste 3 années. Concernant la possibilité de porter à nouveau la combinaison bleu blanc rouge, rien n’est encore fixé : « J’étais focus à fond sur la Boat Race, maintenant que c’est fini, il faut que je rencontre ma directrice de thèse, les coaches de l’équipe et voir comment m’organiser ». Affaire à suivre !