Aviron scolaire, mon amour…

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Aviron scolaire au Creusot.
En 2016, Le Creusot avait déjà accueilli les championnats UNSS-FFSU. © Eric Marie-Médias Aviron

Comment dire ? Comment vous dire ça ?
On me demande souvent quel championnat ou quelle catégorie d’âge j’adore commenter ? Alors tu ne veux pas frustrer chacun, car tous les types de championnats amènent une saveur différente de l’aviron, mais s’il ne fallait en garder qu’un, le choix serait si vite fait : les scolaires !
D’aucuns diront que courir en yolette, ce n’est pas du vrai aviron, que les meilleurs ne sont pas là et j’en passe. Alors que la monotypie relève encore plus les meilleurs, car seules les capacités physiques et techniques permettent de gagner, pas l’argent. Mais je m’en moque, j’en suis amoureux.
Peut-être parce que je suis prof, mais prof d’histoire, nul n’est parfait. Et les histoires, j’ai envie de les vivre dans mon bahut.
L’aviron au collège ou au lycée, c’est faire de ces années des années différentes. Différentes parce qu’elles unissent, elles construisent un avenir collectif, elles transmettent des valeurs.
A ce moment-là, par le jeu de sa performance et donc de celle du collectif, chacun apprend, se construit, peu importe son résultat. Apprendre à faire équipe. Se mettre au service de tous, tout en étant soi-même. L’aviron scolaire devient école de la vie.
Le choix de “jouer” en équipe de huit à douze apprend à faire société comme disent les sociologues. Grand mot, poncif ? Non !
L’aviron scolaire, c’est apprendre. Apprendre à se dépasser soi-même, pour soi, pour les autres parce que sans chacun, pas d’équipe. C’est donner un sens particulier à nos années du collège ou du lycée. Cette camaraderie, ce côté “frère d’armes”. Apprendre à représenter ce lieu qui n’est qu’un moment d’apprentissage banal et de passage pour faire qu’ils deviennent une famille, celle pour laquelle on a envie de mouiller le maillot, se dépasser parce qu’on est important. C’est apprendre que tout le monde est important : barreur, rameuse, rameur à aller conquérir dans toutes les classes pour faire équipe. Seul ou à quatre très forts, cela ne suffit pas. Gagner en scolaire ? C’est être fort de partout, à douze, garçons et filles. C’est donc encore plus difficile et c’est donc encore plus beau.

Aviron scolaire au Creusot.
© Eric Marie-Médias Aviron

En ce moment, nous devrions être au Creusot. Nous n’y serons pas et des générations entières travaillées depuis 3 ou 4 ans ne pourront jamais montrer leur travail. Les troisièmes ou terminales ne sauront jamais ce qu’ils auraient pu être. Là est la conclusion vide d’un livre qu’ils ont essayé d’écrire.
Alors, oui, l’aviron scolaire pourra toujours être vu comme l’antichambre d’un club, la source de recrutement, mais en tant que tel, l’aviron apporte au monde scolaire les outils pour faire société. En cela, il peut être l’âme d’un établissement. Le scolaire donne à l’aviron une partie de ses lettres de noblesse par la beauté du combat livré pour soi, pour les autres, pour la réussite d’un collectif.
C’est pour ça et pour tout l’humain qui s’en dégage que je l’aime, l’aviron scolaire.

Sébastien Roure

médailles scolaires aviron.
© Eric Marie-Médias Aviron

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