
Alors que les premières esquisses de la hiérarchie masculine se sont dessinées hier à l’issue des évaluations finales à Vaires-sur-Marne, c’est au tour du secteur féminin de prendre la mesure du travail accompli depuis le début de cette saison perturbée par la crise sanitaire. La responsable du secteur, Christine Gossé, n’a jamais perdu ses rameuses de vue. “J’ai toujours réussi à garder le contact même pendant le confinement, explique-t-elle, on avait pu distribuer du matériel à celles qui sont à l’Insep – Wattbike, ergomètre, RP3 et musculation — et tout s’est bien passé. Elles étaient suivies en préparation physique, avec le programme classique. Et quelque part, cela leur a fait du bien, ça leur a donné une bouffée d’air frais. Elles ont pu réaliser les exercices au moment qu’elles voulaient dans leur journée”. Un travail physique au sol, mais aussi sur l’équilibre qui a été profitable à toutes. Une période qui a amené Christine Gossé à réfléchir sur les prochaines saisons. “Je suis la première à dire qu’il faut des kilomètres en bateau, mais l’apport que l’on a eu sur cette période est à mûrir sur les prochaines saisons, en envisageant de couper avec le bateau sur une période, en dehors des stages bien sûr”.
Les consignes sanitaires ont empêché les rameuses de répondre à certaines sollicitations. “On a eu des propositions de challenges à distance, notamment des Etats-Unis pour le double PL, mais on a dû décliner, car on ne pouvait pas dépasser une certaine intensité dans l’effort. Cela n’a pas été forcément compris, mais on a misé sur la sécurité”. Hormis les deux jours après l’annonce du report des Jeux de Tokyo vécu comme un coup de massue, les rameuses ont rapidement rebondi, notamment avec l’annonce du report des Europe à l’automne. “On a l’habitude d’être confiné quand on fait de l’aviron, note-t-elle avec humour, quand on est à Bellecin on n’a certes pas d’interdiction de sortir, mais c’est un peu pareil”.
Après deux semaines de stage dans le Jura en juin, où le plaisir de se retrouver et de retourner sur l’eau ont dominé, les rameuses se retrouvent donc à Vaires-sur-Marne pour des parcours d’évaluation. Mais alors qu’en dehors du groupe, plusieurs équipages s’étaient inscrits chez les hommes, la concurrence est plus frileuse chez les femmes : on ne compte ainsi qu’un deux sans barreur et deux skiffeuses poids léger. “Vaires est assez central, mais l’éloignement a peut-être limité les envies de déplacement”. Pour les prochaines échéances, Christine Gossé conserve bien entendu ses deux doubles, TC et PL, dont les coques sont déjà qualifiées pour Tokyo, mais aussi le quatre de couple. Un autre bateau est également envisagé en pointe. “Ce sera soit un deux sans barreur, soit un quatre sans barreur, en fonction des résultats des piges, mais s’il y a des rameuses U23 à bord, on ne fera pas les deux”. Affaire à suivre à Libourne début août, une fois que Vaires-sur-Marne aura livré son verdict.
Fabrice Petit