Bigorexie, un nom un peu barbare que certains appellent le sportoolisme, quelque peu plus évocateur. C’est une dépendance à l’activité physique que développent celles et ceux qui ne peuvent pas se passer de sport. Comme l’alcool et le tabac, il provoque une véritable dépendance, un bien-être déguisé qui peut être dangereux pour la santé. En effet, le sportif ne peut plus se passer des hormones et neuromédiateurs produits par son corps comme la dopamine, l’adrénaline et l’endorphine.
Servane Heudiard, rameuse à l’Aviron Marne et Joinville, a souffert de bigorexie. Elle a compris il y a 30 ans que l’intensité de l’activité physique qu’elle pratiquait était un problème. “Je me suis identifiée totalement sport-addict au moment de choisir ma vie professionnelle”, explique-t-elle. Elle a décidé de se confier et de partager son expérience personnelle dans un livre intitulé “Bigorexie — le sport, ma prison sans barreaux”.
La bigorexie peut vous conduire à sacrifier progressivement votre entourage familial et amical et la plu¬part des autres activités, y compris professionnelles. Vous risquez les bles-sures, parfois graves.
Vous avez besoin de toujours plus, vous faites toujours plus, et en arrivez à des comportements totalement déraisonnables. De plus en plus de personnes sont touchées par cette véritable pathologie, cette dépendance encore taboue. C’est tout ce processus destructeur qui part pourtant d’une pratique sportive innocente que Servane explique dans ce livre autobiographique. Car nombreux sont les bigorexiques dans le déni. Or il est vital de reconnaître et d’admettre cette addiction avant qu’elle ne devienne totalement destructrice. Ce témoignage sensible et sans filtre aidera également les proches de per¬sonnes sport-addicts à identifier et comprendre ces dernières, afin de leur apporter le soutien dont elles ont besoin.
FP