La glisse plutôt que la navigation. Dans une journée dépourvue de bourrasques et de creux au large, huit équipages français sont parvenus à se qualifier pour les Finales A. Ils seront 15, dimanche, à se disputer les médailles mondiales.
“No wind, no party.” Non, ce n’est pas le slogan de Saundersfoot, ville hôte des Championnats du monde d’aviron de mer, mais cela pourrait être un excellent résumé de la journée de samedi. L’absence de vent a terni les dernières séries du week-end. Les creux ne dépassaient pas un mètre au large et la mer d’huile a laissé peu de place à la navigation.
Dans ces conditions, il fallait plutôt miser sur la glisse. Huit bateaux français ont trouvé la solution pour assurer leur passage en Finale A. Dimanche, ils seront donc 15 à se disputer les médailles mondiales de six des sept catégories.
Des débats équilibrés
Comme vendredi, la lumière, chez les Tricolores, est venue d’un équipage féminin. Magali Hamon et Chloé Lemoigne (Cherbourg) ont frappé les premières avec une 7e position dans la série 1 du double féminin. A défaut de vent, toujours aux abonnés absents au milieu de la journée, Fanny Mossiere et Marie Guingouain ont glissé sur les traces des Malouines. Huitièmes de la série 2, les rameuses de Chablais Aviron Thonon ont devancé Juliette Duteil et Bénédicte Simon (Saint-Malo, 12e).
Les débats se sont ensuite équilibrés. Si elles ont largement contribué au succès des clubs de l’Hexagone lors de la première journée des Mondiaux, les femmes ont apporté autant de qualifications que les hommes ce samedi. Les messieurs n’ont pas assuré leur passage en solo, Michael Hitier (Bordeaux, 11e en 22’06) et Christophe Charlemagne (Gravelines, 8e en 21’01) ayant pâti d’une catégorie férocement relevée avec en tête d’affiche Marc Montfort (Espagne), favori parmi les favoris. Pour le Nordiste, la qualification s’est jouée de peu. Une affaire de quelque 28 secondes et deux places… Rageant.
Le double mixte a été haletant
Mais les Français ont de la ressource. Ils l’ont prouvé tout au long de la journée en écumant ce plan d’eau désespérément inerte. Pas une petite vague pour s’amuser, pas le moindre frisson. Il y en a eu un, oui. Mais il fallut attendre l’ultime série pour vibrer. Le double mixte nous a offert un final de dingue de la 3e à la 5e place. Edwige Alfred et Ludovic Dubuis, qui forment le duo francophone de la Société nautique de Monaco, ont pris l’avantage sur Charline Lebreton et Kerrian Boulay (4es, Saint-Malo) pour trois secondes, eux-mêmes plus rapides de 2”9 que Marine Delanoë et Pierrick Ledard (5es) ! Un peu plus loin, Chloé Lemoigne et Arthur Sanson (Cherbourg/Barneville-Carteret, 8e) ont contribué au carton plein des Bleus dans la catégorie. En comptant les Malouins Chloé Briard et Clément Thomas, il y aura quatre représentants de l’Hexagone en Finale A, dimanche.
Au Pays de Galles, le quatre de couple a tenu son rang. Les brillantes qualifications des féminines ont donné des idées à leurs homologues masculins. Deux des trois bateaux prendront le départ de la finale principale. Yannick Beaudelot, Kerrian Boulay, Alexis Lollivier, Clément Thomas et Romain Maudet ont signé le sixième temps de la série 1, tandis que Julien Barbeau, Adrien Decriem, Frédéric Loorius et Xavier Morelle, barrés par Julie Silly, ont signé le quatrième temps de la série 2. Les courses ont été remportées par les Américains de Next Level Racing et les Italiens de Saturnia grâce à des chronos canons (16’46 et 16’28).
Du vent pour dimanche… et des médailles ?
La deuxième journée de compétition s’est conclue par les trois premières Finales B. Saint-Malo (Hubert Briard et Raphaël Leveque) et Menton (Baptiste Sassi et Alexandre Renaudo) se sont battus pour la 9e place du double hommes. Le combat a souri aux Malouins pour trois secondes au franchissement de la ligne d’arrivée. Huit autres équipages tricolores passeront par les petites finales : Michael Hitier (Bordeaux, CM1x), Juliette Duteil et Bénédicte Simon (Saint-Malo, CW2x), Xavier Chapeau, Patrick Lena, Franck Renaud, Xavier Sourdin et Suliac Rozanier (CM4x), Emmanuelle et Hubert Briard (Saint-Malo), Gaëlle Iragne et Yannick Beaudelot (Saint-Malo), Julie Corler et Alexis Lollivier (Saint-Malo) ainsi que Julie Georgin et Fabien Chiodi (Menton, CMix2x), puis Christophe Charlemagne (Gravelines, CM1x).
Les prévisions météorologiques dessinent un dimanche avec un peu plus de vent (des rafales de 24 km/h) et des nuages sans pluie. On est conciliants, on ne demande que des médailles pour enflammer le clan français à Saundersfoot. C’est pas mal les breloques pour déclencher une fête, non ?
JB