CNE, directeur des équipes de France… les athlètes se posent des questions, les réponses arrivent

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Depuis l’annonce du lieu du centre national d’entraînement à Vaires-sur-Marne le 10 septembre, les athlètes internationaux ont interrogé la FFA et la DTN quant au choix, mais attendent également que le futur patron des lieux soit enfin nommé.

CNE à Vaires : les athlètes se posent des questions

Jusqu’au choix définitif du lieu pour accueillir le futur centre national d’entraînement olympique de l’aviron français, deux sites étaient en lice : Vaires-sur-Marne et Lyon. « Le pôle France de Nancy arrivait même devant Lyon sur plusieurs critères », nous a confié le président de la Fédération française d’aviron Christian Vandenberghe, nouvellement réélu.

Un choix qui avait entraîné un courrier envoyé à la FFA et à la direction technique nationale par les athlètes le 28 septembre, dans lequel ces derniers soulignaient « un manque de transparence et une communication peu claire ». Dans leur courrier, ils ont souligné plusieurs points. D’un aspect purement sportif, ils demandent comment pourra se passer la cohabitation entre le canoë-kayak, le pôle espoirs d’Ile-de-France et le futur CNEO. Sur un plan plus personnel, ce sont les transports sur Vaires-sur-Marne, et le temps de trajet entre l’est parisien et la capitale, pour leur famille et eux. Car on parle également de déménager des entraîneurs, mais aussi côté rameurs des étudiants et, pour certains, des familles. Ce sont également les critères et les évaluateurs qui ont été pointés du doigts par les athlètes.

Le 17 octobre, la FFA leur répondait en soulignant les échanges nombreux qui avaient été réalisés auparavant, ainsi que les critères scrutés par un panel de personnes choisies pour leur « expertise technique et leur objectivité ». L’on apprend également que, depuis avril 2024, les deux sites encore en course étaient bien Lyon et Vaires-sur-Marne. La direction technique nationale avançait également que les situations de chacun seraient étudiées et prises en compte.

Une réponse qui n’avait alors pas forcément convaincu, et c’est alors que sans le savoir, Mag Aviron allait jeter un pavé dans la mare, avec l’émission Coup de pelle au cours de laquelle le bureau fédéral a fait son bilan global de l’olympiade, notamment sur les questions des résultats de l’équipe de France et le CNEO à venir. Les athlètes ont réagi a posteriori, notamment sur les CIP (conventions d’insertion professionnelle) qui ne seraient pas reconduites pour les athlètes ne rentrant pas dans le moule du centre d’entraînement. La première partie du recrutement pour le CNE va d’ailleurs commencer en décembre avec des piges auxquelles les rameuses et rameurs vont prendre part, avec un test sur 5000 mètres, un autre sur 2000…

Les athlètes ont donc une nouvelle fois écrit à la FFA et à son DTN, Sébastien Vieilledent, pour demander de nouveaux éclaircissements quant à cette position, mais aussi sur le lieu du CNEO, demandant l’accès à l’intégralité des documents ayant conduit au choix de Vaires-sur-Marne, se réservant la possibilité dans le cas contraire d’alerter le ministère des Sports et l’Agence nationale du sport.

Mag Aviron a contacté plusieurs athlètes de l’équipe de France qui ont accepté de parler sous couvert d’anonymat. « On craint des représailles, nous expliquait l’un d’entre eux, cela s’est déjà fait par le passé. Et le menace sur les CIP et les aménagements qui ont été faites par les élus dans l’émission Coup de pelle prouvent bien qu’ils en sont capables. Jamais on ne nous a dit ça avant. On nous a parlé de financement du CNE sur Vaires qu’il n’y aurait pas eu à Lyon. On nous déplace sans se poser toutes les questions. Certains le pourront facilement, pour d’autres on parle de familles. Personne n’a pensé non plus à notre cadre de vie ».

Christian Vandenberghe est revenu, suite à Coup de pelle, sur ce qui a été dit. « Même si certains n’ont pas encore répondu ou été vus – et ils ne sont que deux – tous les athlètes ont été reçus pour connaître leur projet sportif, leur projet de vie… Des aménagements seront possibles, au cas par cas. Nous avons toujours été bienveillants avec les athlètes qui ont été bichonnés par la FFA. Quant aux moyens mis en place, je ne peux pas laisser dire que la FFA n’a pas tout fait. Nous avons fait le job, nous sommes allés chercher des financements. Tous l’ont reconnu à l’issue des Jeux et maintenant certains disent le contraire. Quand les athlètes gagnent, c’est grâce à eux, et on ne leur enlève pas ça. Mais quand ils ne gagnent pas, c’est de la faute de la Fédération. C’est un peu facile ».

 

Les athlètes attendent donc une réponse à leur second courrier. Un silence pesant pour eux, semblable à une stratégie pour certains. « Ce qui m’intéresse, c’est le terrain, noter Matthieu Androdias, le capitaine de l’équipe de France olympique. On a tous la volonté de rassembler, sans faire 30 cas particuliers. On comprend la nécessité de créer l’adhésion autour du projet de CNE, mais il y a différentes façons de la créer. Je fais toujours le pari de l’intelligence, j’espère qu’on saura arriver à une forme de dialogue et de transparence qu’espèrent les athlètes, je trouve qu’un rapport de force qui s’éternise ne fera qu’abimer l’outil que la fédération essaie de mettre en place, que ça ne servira à personne ».

 

Le directeur technique national Sébastien Vieilledent s’est voulu rassurant ; « On va bien entendu répondre aux demandes formulées dans leur courrier, à travers les différents points relevés, comme on s’y était engagé ». Une réponse que le DTN réserve dans un premier temps aux destinataires du courrier.

Il confirme le besoin d’un centre national d’entraînement, que personne ne conteste véritablement. « On sait que l’aviron mondial a bougé vers une centralisation de la haute performance depuis une dizaine d’années. Dès le debriefing des Jeux de Tokyo, les analyses ont poussé vers le besoin de cette centralisation. Il y a clairement un consensus vers ce sujet-là, le lieu est un sujet de discussion de bout de processus, c’est pour ça qu’on a pris le temps de travailler en amont. Il ne faut pas minimiser ce projet complexe, prendre une décision stratégique de ce niveau-là embarque une multitude de sujets, on se doit de tous ensemble prendre une décision et d’y aller. Mais cette transition-là est complexe, car le projet est complexe ».

Quant à la prochaine nomination du directeur des équipes de France, la décision devrait intervenir prochainement. « Le processus de recrutement en cours, explique Sébastien Vieilledent, avec quatre candidats, on est en discussion plus précisément avec deux d’entre eux. Le choix final sera réalisé après l’élection du bureau fédéral (le 1er décembre 2024, NDLR) afin de partager cette décision avec la nouvelle gouvernance de la fédération ». Un directeur qui aura, le DTN le confirme, une très large latitude dans ses choix.

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