Deux médailles pour les Bleus à Lucerne

» Deux médailles pour les Bleus à Lucerne

Le Rotsee a livré son verdict sur cette troisième et dernière étape de coupe du monde. Sur la précédente étape, l’équipe de France avait ramené cinq médailles en catégories olympiques et non-olympiques. A Lucerne, ce sont deux médailles qui ont été décrochées : une en bronze et une en or. Mag Aviron vous propose de revenir sur le parcours des médaillés tricolores de Lucerne.

Le surnom du Rotsee, le lac des dieux, n’a pas été donné par hasard. Quand on arrive sur la dernière étape de coupe du monde, ici, on sait que l’on va affronter l’élite de l’aviron mondial.

L’équipe de France, cette année, aura décroché deux médailles. Trois de moins qu’à Varèse, mais au-delà du bilan strictement chiffré, comme un comptable pourrait le faire, c’est sur les réalisations, le nombre de finales, et la feuille de route de la Fédération française d’aviron qu’il faut s’arrêter. Et pour le directeur technique national Sébastien Vieilledent, « on est dans les clous ».

 

 

Un skiffeur poids léger affamé

La première médaille est venue du skiff poids léger masculin le samedi en fin de journée. Absent des championnats d’Europe pour raison médicale, Baptiste Savaete avait remporté le bronze à Varèse. L’envie était forte pour le rameur aixois de réitérer. Troisième en série, il a gagné son ticket pour la suite de la compétition en remportant son repêchage. Les courses allaient s’enchaîner le lendemain : Vainqueur de la demi-finale devant le Polonais et l’Australien, la finale se tenait le même jour, alors que la chaleur qui montait et le soleil qui tapait fort mettaient les organismes à rude épreuve. Mais comme le disait le directeur technique national Sébastien Vieilledent, « Baptiste est un compétiteur dans l’âme qui a faim ». Et il comptait bien planter ses crocs dans une nouvelle médaille. Premier pendant les 500 premiers mètres, il a cédé son avance au skiffeur polonais, puis au suisse, ce dernier s’emparant finalement de la pole position puis de l’or. « Je m’attendais à ce que ce soit serré, explique-t-il, je suis parti fort, avec la volonté de bousculer la hiérarchie, d’essayer de m’imposer. J’ai essayé de monter en puissance, mais c’était de plus en plus dur, j’ai dû abandonner les avant-postes ». Comme à Varèse, Baptiste Savaete est tout de même monté sur la troisième marche du podium. Mais il s’est fait attendre : il a tellement donné pour obtenir cette médaille de bronze qu’il a fini à l’eau. « Elle est bonne, c’est revigorant », souriait-il lorsque finalement il est arrivé en zone mixte, tandis que les sauveteurs ramenaient son skiff sur leur Zodiac. « Cette médaille a un goût spécial, poursuivait-il, c’est la troisième manche, c’est Lucerne. C’est là que Jérémie Azou et Pierre Houin ont été médaillés, c’est là que se déroule la régate de la mort. Faire une médaille ici, c’est un rêve de gosse. Et ce lac, ça me rappelle chez moi ». Baptiste Savaete est maintenant prêt à enchaîner : « je vais prendre quelques jours de repos pour me remettre en forme, et partir en stage terminal. Je suis remonté à bloc, faire deux médailles sur des manches de coupe du monde, ça veut peut-être dire qu’il y a quelque chose à aller chercher aux mondiaux ».

Le deux de couple poids léger masculin renoue avec l’or

La seconde médaille est arrivée le dimanche, en milieu de matinée. Et si l’on espérait une médaille pour la France, on n’aurait pas forcément parié sur la couleur du métal. Car il faut bien admettre que les bateaux alignés au départ de cette finale A du deux de couple poids léger masculin suscitaient crainte et respect : les Irlandais, champions olympiques à Tokyo et champion du monde depuis 2019, les Suisses, champions d’Europe et vainqueurs des deux précédentes étapes de la coupe du monde… Les Français revenaient certes médaillés d’argent de Varèse il y a trois semaines, mais leur début de saison avait connu de nombreuses difficultés. La tâche allait donc s’avérer ardue, et elle le fut. « Nos points forts, ce sont le départ et la fin », expliquait Hugo Beurey. Ils en ont fait la démonstration ce matin. Réalisant un départ canon, ils allaient mener les débats durant 1000 mètres, avant que les Irlandais ne leur prennent la pole position, les Suisses leur emboitant le pas. Les Français pointent alors à la troisième place, mais ils en avaient encore sous le pied. Tout s’est joué dans les derniers mètres. « Ca fait plaisir de réussir à devancer ces concurrents-là. C’est une régate de travail avant d’entrer en stage terminal, commente Hugo Beurey. Aujourd’hui, on sentait qu’on avait plus de jus que vendredi et qu’on pouvait jouer quelque chose. Avec les Irlandais à côté, ça nous a incités à pousser dans le troisième 500, où on est moins bons. Quand on a vu dans les derniers 250 mètres qu’on n’était pas loin, on a remis un coup ».

Sébastien Vieilledent est revenu sur le bilan de cette dernière étape de coupe du monde. « L’équipe de France olympique avait remporté cinq médailles à Varèse, ici on en remporte deux, mais on n’est pas au même moment, et il n’y a pas la même densité. Le week-end est réussi car c’est un week-end à remettre en perspective, avec une fin de cycle de travail. On n’est pas arrivés ici en pleine possession de nos moyens, on ne souhaitait pas l’être. On voulait montrer qu’on est dans les clous par rapport à nos objectifs, on y est. Il fallait montrer notre détermination et notre solidité, c’est fait ». Le viseur est maintenant pointé sur Belgrade et les championnats du monde. Les objectifs sur cet ultime rendez-vous de la saison ont été clairement annoncés par le DTN : deux médailles, et surtout cinq coques qualifiées pour les Jeux olympiques de Paris 2024.

Retour en détails sur chaque bateau cette semaine.

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