Elodie Ravera : « Je n’étais plus la fille que j’étais à Rio »

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De retour à Nice, Elodie Ravera va profiter d’une année de césure avec l’aviron pour terminer ses études. Elle revient pour nous sur l’année 2021, qui lui a laissé un goût amer.

Elodie Ravera à Tokyo. © Eric Marie-Mag Aviron

« Ca fait du bien de faire une pause, lance Elodie Ravera, de ne pas reprendre l’équipe de France cette année ». De retour à Nice, l’Olympienne a repris ses cours à l’Edhec pour aller jusqu’au diplôme, concluant son année scolaire par un stage de fin d’études. « Ca fait du bien de voir autre chose, poursuit-elle, de changer d’environnement, d’ambiance ». Car l’année 2021 l’aura marquée et laissé des traces. Il faut se rappeler qu’à l’issue des piges de Vaires-sur-Marne en décembre 2020, Elodie Ravera avait dû laisser sa place à Margaux Bailleul dans le deux de couple.

« Cela a été un véritable choc psychologique, être sortie du bateau à moins de 6 mois des Jeux olympiques qui avaient été reportés, pour une seconde en skiff sur des piges qui n’avaient pas été préparées. Je l’ai vécu comme une injustice. Si on m’avait prouvé par A+B que le bateau allait vraiment plus vite, je n’aurais rien dit et je l’aurais admis. Mais la suite a prouvé que cela n’a pas été le cas ». Une situation compliquée à gérer pour l’athlète, mais qui a révélé un problème plus important : une perte de confiance dans l’entraîneur du bateau, Christine Gossé. « Elle nous connaît par cœur, elle nous coache depuis des années, on ne fait pas ça l’année des Jeux ».

Si l’on remonte plus loin dans le passé, la situation s’était déjà produite, mais les essais réalisés l’avaient été avant le début de la saison internationale, en limitant ainsi l’impact. « Inconsciemment, cela a eu un impact sur notre relation, cela n’était plus comme avant, je ne pouvais plus lui faire confiance, et ce sentiment remonte sur les deux dernières années, mais j’ai mis du temps à réagir ».

Un après Tokyo compliqué

Le temps a toujours du mal à faire son effet. D’une sixième place en finale A en 2016 à Rio, Elodie Ravera et sa coéquipière Hélène Lefebvre ont terminé à la deuxième place de la finale B. Une régression que pressentait la Niçoise, mais qu’elle n’arrive toujours pas à encaisser. « J’ai toujours du mal à me dire qu’on n’a fait que ça, je ne peux toujours pas avaler le résultat ». Le temps va faire son effet, c’est du moins ce qu’espère la rameuse.
Mais elle ne se voyait pas repartir sur une nouvelle saison dans ces conditions, avec le même encadrement.

« La Fédération est au courant, ma situation a été comprise ». Et son obligation de suivre son année entière et son stage de fin d’études est tombée au bon moment. Elodie Ravera continue toutefois à s’entraîner. « Je fais en sorte de rester en forme, au cas où l’on me proposerait un projet intéressant. Je profite des bonnes conditions à Nice, du soleil. Cet été je vais faire du triathlon ». Elle devrait notamment prendre part au Mag Aviron X3 à Courchevel le 14 août. « Je me suis fixé de petits objectifs, même si j’ai fait les deux tests ergo. Je prendrai peut-être part à Cazaubon.

L’avenir en bleu blanc rouge, elle n’y pense pas encore, mais elle n’y a pas renoncé. « Si l’on me propose un projet qui me motive, des conditions et un environnement propices qui me plaît ou ne me déplaît pas, un projet dans lequel j’ai confiance et qui ne m’oppresse pas comme je l’ai été ces deux dernières années. J’ai déjà fait deux olympiades, si cela doit se passer comme avant je ne vois pas l’intérêt d’aller jusqu’en 2024. Même si c’est à Paris, il y a autre chose que les JO dans la vie ».

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