Europe à la rame : un parcours sportif et écologique entre Varsovie et Paris

» Europe à la rame : un parcours sportif et écologique entre Varsovie et Paris

Au printemps 2023, Christophe Gruault va réaliser un parcours à la rame entre Varsovie et Paris. Un trajet sportif et technique qu’il entend mettre à profit pour remplir des objectifs écologiques et éducatifs. Mag Aviron vous propose de découvrir ce projet passionnant, présenté dans le dernier numéro du magazine.

© Europe à la rame

Christophe Gruault est un passionné de voyage, mais son mode de transport n’est jamais des plus conventionnels. Quand il visite le continent africain, c’est en ULM pendulaire. Un de ses sports de prédilection est l’apnée : l’eau et le monde aquatique, ça le connaît !

L’envie de ramer se fait sentir, mais les rencontres sont aussi primordiales dans les périples qu’il entreprend. C’est donc à la rame qu’il décide de réaliser sa prochaine aventure. « L’idée était de prendre le contrepied de la traversée de l’Atlantique à la rame. Au bout de 15 jours, ça devient rébarbatif, au niveau des rencontres, c’est zéro et côté alimentation, ce n’est pas top », lance-t-il.

Il se lance alors dans le projet de rallier l’Europe de l’Est à Paris en suivant les cours d’eau qui sillonnent l’Europe. Avec l’actualité et les affrontements en Ukraine, il met en place son parcours définitif : le départ se fera le 1er mai 2023 à Varsovie et l’arrivée est prévue le 18 juin 2023 à Paris. « Ce sont deux dates symboliques, explique Christophe Gruault, pour chacun des deux pays. Le 1er mai est une fête en Pologne, elle commémore l’apparition d’une sirène et c’est la date anniversaire de l’entrée du pays dans l’Union européenne, le 1er mai 2004. En France, c’est l’appel à la résistance du général de Gaulle. Au total, un trajet d’une durée de 50 jours et de 2000 kilomètres de distance l’attend.

© Europe à la rame

Une technologie innovante

Son bateau répond à plusieurs impératifs. Conçu par Jean-Marc Fage et développé sur la base d’une yole de mer, Ce type de bateau est parfaitement adapté pour ramer en tout temps et dans toutes les conditions d’eau. Du canal, plat comme un miroir où la glisse importe, jusqu’au lac agité où la stabilité est primordiale. La coque est constituée en nid d’abeille Nomex Carbone Kevlar, en imprégnation sous vide. Même type de réalisation effectuée sur les bateaux de l’America’s Cup. « Il est d’une stabilité incroyable, précise Christophe Gruault, il ne marsouine pas, il est silencieux. Parfait pour entendre et écouter la nature ». Il est également équipé de plusieurs caméras, de différents types, pour répondre aux objectifs scientifiques du projet « Europe à la rame ».

Mais une autre particularité est importante : il est équipé d’un système d’inversion du mouvement des rames, développé par la société autrichienne Rowista, qui va permettre au rameur d’aller de l’avant. « Dans les cas où je devrais ramer en arrière, je dispose de lunettes spéciales avec une partie réfléchissante, mais 80 % du trajet se fera de l’avant ».

Un tapis spécial va également permettre au bateau se pouvoir se mettre au sec sur n’importe quel type de berge (herbe, roche, gravier, sable…) sans risquer d’endommager la coque.

Des partenariats importants

Un tel projet nécessite des partenariats importants, d’autant plus qu’il a plusieurs objectifs. Christophe Gruault a ainsi reçu le soutien du ministère des Affaires étrangères, de l’agence des Français à l’étranger, à la tête d’un réseau de 500 écoles dans 180 pays, mais aussi le Muséum d’histoire naturelle. La fondation Iris, dont l’objectif est de préserver et mettre en avant la fragilité et la beauté sauvage du monde, le suit dans cette aventure qui va l’amener à multiplier les rencontres, dont certaines sont déjà programmées avec des écoliers polonais, allemands, belges, néerlandais et, bien sûr, français.

Une équipe scientifique sera également de la partie, avec plusieurs chercheurs dans le domaine de la flore. Des prélèvements d’eau seront réalisés pour étudier la présence de perturbateurs endocriniens, des photographes observeront la faune et la flore tout au long du trajet. Les espèces comme les libellules, les mollusques, les anguilles… seront au cœur d’autres études.

Des observations scientifiques qui seront remontées auprès des institutions partenaires, mais aussi du grand public par le biais du site Internet www.europealarame.com, sur lequel il sera également possible de suivre le périple de Christophe Gruault grâce à une balise GPS. Un site conçu comme une véritable plateforme d’échanges et de partage, autour d’un projet mêlant sport et rencontre avec la nature. Et quoi de mieux que l’aviron pour remplir de tels objectifs ?

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