Les mines réjouies étaient nombreuses ce dimanche aux Sablettes, alors que les premiers championnats de France de beach rowing s’apprêtaient à tirer le rideau. La présence de Jérémie Azou, champion olympique en 2016, n’était pas étrangère à tous ces sourires. Mais ils étaient en grande majorité provoqués par le spectacle total offert par les vaillants rameurs durant le week-end.
Ces trois journées de compétitions ont été marquées notamment par le doublé historique d’Edwige Alfred et de Ludovic Dubuis chez les Seniors. Vice-champions du monde à Oeiras avec l’équipe de France, les deux amis ont survolé la compétition nationale et leur succès n’a souffert d’aucune contestation.
Les duels ont en revanche été plus serrés dans les catégories Juniors. Un rapide coup d’oeil à la feuille des temps des qualifications suffisait à se rendre compte de l’homogénéité du niveau des participants : Aurélien Martin, premier des séries et seul rameur à être passé sous la barre des 3 minutes (2’58’’284), ne jouissait que de quatre secondes d’avance sur le quatrième, Oscar Desfourneaux (Marignane) ! Mais l’Arcachonnais s’est montré le plus régulier des 24 engagés.
Duels serrés en finale
Il a écarté Jules Roy (La Seyne-sur-Mer, +12,2 secondes) en huitième de finale, Teodor Pishtalov (Marseille RC4, +6,3 secondes) en quart et Tom Villa-Esperandieu (Beaucaire, +12,7 secondes) en demi, pour retrouver Evan Cailhau (Carnon) en finale. Les vagues de travers ne l’ont pas détourné de son chemin vers l’or (3’16’’267).

“Avec Evan, on s’est affronté en série, c’était déjà éprouvant ! J’étais très content de le retrouver en finale, ça a donné un super duel. On était bord à bord tout le long et la décision s’est faite sur le sable”, avoue Aurélien Martin, ravi d’avoir fait fructifier “le long travail” entrepris avec son entraîneur Didier Carus. Victorieux de Villa-Esperandieu, Louis Barbara (La Rochelle) s’est invité sur la dernière marche du podium.
La dernière course des championnats de France s’est également refermée sur une chute, celle de Maxence Dupuis (Marseille RC1). Auteur du temps de référence en série (3’19’’453, le meilleur chrono toutes courses du week-end confondues chez les femmes), la vice-championne du monde (double Junior) était la grande favorite.

Elle est montée en puissance, collant presque 20 secondes à Alice Almansa (Saint-Cassien) en demi-finale. Mais sa petite erreur à la sortie du bateau, alors qu’elle disposait d’une courte avance, lui a été fatale face à une adversaire aussi redoutable que Aurore Combes. La Graulenne s’est emparé du magot en 3’29’’153 devant une assistance à la fois médusée et conquise par tant de rebondissements.
La Seyne-sur-Mer, grande gagnante du week-end
Quelques instants plus tôt, la locale Francesca Villalonga avait réglé Almansa au sprint sur la plage. L’explosion de joie fut immédiate ! “C’est un résultat génial parce que je ne savais clairement pas où me situer avant de prendre part aux séries”, commente celle qui a commencé le beach rowing… trois jours avant la compétition !

Sa médaille de bronze, couplée à l’or décroché par Rémi Chataignier (La Seyne-sur-Mer) en quatre de couple mixte Senior, n’étaient pas les seuls motifs de satisfaction pour l’Aviron seynois. En réussissant la prouesse d’organiser avec succès la première édition des championnats de France, la cité varoise a définitivement conquis le statut de référence du beach rowing dans l’Hexagone.
“Les baigneurs étaient collés devant les écrans géants. C’est le signe que la prestation sportive séduit et que le spectacle intéresse plus que la plage en elle-même, se satisfait Michel Coulomb, président de l’Aviron seynois. Aujourd’hui, une discipline ne peut intégrer le programme olympique sans exercer d’attraction sur le public. A écouter les applaudissements pendant trois jours, le plaisir ne demande qu’à être partagé.” Vivement les championnats d’Europe 2023 aux Sablettes !
JBS