Ils sont rentrés samedi d’un stage intense en altitude dans les Pyrénées-Orientales. Les athlètes de l’équipe de France ont effectué un travail de fond et s’apprêtent à aborder les prochaines échéances de la saison.

Ils l’avaient vécu l’an dernier, et savaient donc à quoi s’attendre, notamment au niveau du ressenti de l’effort en altitude, qui oscille pour la station occitane entre 1300 et 2100 mètres. Ce stage constitue, après la tête de rivière de novembre, le premier regroupement sur l’ergomètre et en musculation de la saison. Les athlètes sont unanimes sur leur état au retour de ce stage, le samedi 2 décembre. « On est rentrés rincés, lance Emma Lunatti, c’est le cas de tout le monde globalement, ce stage est très dur aussi bien physiquement que mentalement. On ne voit pas le soleil, on est en salle tout le temps ».
Au menu en effet, de l’ergomètre, de la musculation, de l’ergomètre… encore de l’ergomètre ! Un gros bloc de préparation physique qui a commencé par trois entraînements quotidiens, avant de passer à quatre une fois les organismes adaptés à l’altitude. « Ce stage a été bien meilleur que l’an dernier, commente l’entraîneur Yvan Deslavière, le fait de l’avoir déjà fait ici nous a donné des repères notamment pour l’acclimatation, on a été plus prudents sur les premiers jours en respectant des cibles moins élevées que l’an dernier, pour mieux encaisser la charge et le volume et bien terminer le stage ». Un lieu de stage excentré, mais qui permet d’atteindre des objectifs. « C’est un bon lieu, ajoute Emma Lunatti, ce n’est pas mon préféré, mais il faut à chaque fois prendre tous les bénéfices que cela peut nous apporter. En altitude, on fatigue plus vite, il y a plein de paramètres à prendre en compte, comme la respiration et les pulsations. Il faut bien s’adapter les premiers jours, on n’atteint pas les mêmes performances ». La surveillance physique et physiologique était constante. « Ce stage comptait un gros volume d’entraînement, précise Yvan Deslavière, on a tout vérifié au niveau physiologique pour rester dans les cibles au niveau de la lactatémie. Si on prend les scores à l’ergomètre, ils sont meilleurs que l’an dernier à la même époque, avec une lactatémie plus basse. En un an de temps, les athlètes peuvent ainsi mesurer leurs progrès physiologiques et physiques ».
« On a vraiment bien bossé »
Pour Ferdinand Ludwig, les deux semaines à Font-Romeu ont été profitables. « Ce stage s’est très bien passé, j’y étais déjà l’an dernier donc j’étais bien préparé, j’ai bien encaissé et pu faire tout le programme. Le quatrième entraînement était parfois en sport collectif comme le volley. On est rentrés forcément rincés, on se sent fatigués, j’ai fait deux nuits à 10 heures de sommeil en rentrant. Mais je n’ai pas fini dans un état lamentable non plus, ça aurait pu durer un peu plus ». Une fin de propos prononcée avec le sourire !
Mentalement, le stage n’était pas forcément évident à vivre pour tout le monde. « On était en petite chambre solo, note Emma Lunatti, ça peut être oppressant, surtout quand on fait un sport d’extérieur comme nous. On passe 99% du temps en intérieur, on ne voit que le gymnase ». Plusieurs marches ont néanmoins été organisées pour permettre aux rameuses et rameurs de s’aérer.
Le stage a été écourté pour quatre athlètes et trois encadrants, le staff appliquant alors le principe de précaution : ces derniers ont quitté le stage prématurément, et les gestes barrières ont été remis en place.
Prochain rendez-vous : le test ergo sur 2000 ce samedi. Après un travail de vitesse cette semaine, tous ont pour objectif de s’approcher au plus près de leur record personnel, voire de le dépasser.