Comme Margaux Bailleul, les frères Turlan ont intégré il y a deux semaines le dispositif de l’Armée des champions. De quoi aborder plus sereinement la saison qui va les conduire jusqu’aux Jeux olympiques de Paris.

Ils ont eux aussi passé une semaine au centre national des sports de la Défense. Guillaume et Thibaud Turlan ont intégré l’Armée des champions, le dispositif qui offre la possibilité à des sportifs de haut niveau de rejoindre l’armée et de bénéficier d’un soutien financier, mais aussi de découvrir des opportunités professionnelles à l’issue de leur carrière sportive. « La Fédération nous en a parlé il y a quelques années, explique Guillaume Turlan, on le savait aussi par certains rameurs et rameuses qui en faisaient déjà partie ».
Les deux frères ont postulé une première fois en mars 2022, mais ils n’ont pas été retenus. « On nous a reproposé de postuler après les championnats d’Europe de Bled », poursuit Guillaume. Les résultats décrochés – la médaille de bronze en quatre sans barreur – n’y est pas pour rien. « Ca a aidé à faire pencher la balance du côté positif ».
Ils ont donc pris part à leur semaine d’intégration – on dit les classes dans l’armée – au CNSD de Fontainebleau, en même temps que Margaux Bailleul. « On a récupéré notre paquetage, on nous a aussi expliqué les uniformes à porter selon les occasions, comment on doit se déplacer, le comportement que l’on doit avoir en fonction des personnes que l’on croise dans la base, mais aussi le comportement, les droits et les devoirs d’un militaire dans la société, et vis-à-vis de l’armée ». En bref, les us et coutumes que chacun doit suivre. Guillaumet et Thibaud Turlan ont également récupéré leurs équipements spécifiques… à l’armé de l’air, qu’ils ont rejoint. Ils sont donc désormais non seulement rameurs, mais aussi aviateurs 1ère classe.
L’Armée des champions va permettre aux deux athlètes d’aborder plus sereinement la période qui arrive et va les mener jusqu’aux Jeux de Paris, la coque étant déjà qualifiée depuis Belgrade. « C’est un soutien et un confort, ajoute Guillaume Turlan, cela met fin à nos aides personnelles, mais on conserve la pension du pôle. Mais ce n’est pas que ça, c’est un véritable soutien, on entre dans une famille, on sait qu’on aura toujours quelqu’un si l’on est blessé, si l’on a un problème ». Eux qui terminent leur licence de programmation et développement ont également découvert que l’armée pouvait leur fournir, lorsqu’ils raccrocheront les pelles, un emploi. « Quand on s’est présentés avec nos profils d’informatique, on nous a dit qu’il y avait des possibilités de rentrer dans d’autres structures comme la DGSE ou la DGSI, avec des formations en interne à l’université militaire de Rennes, ça ouvre des portes qu’on n’avait pas envisagées il y a quelques années ».