Hugo Boucheron et Matthieu Androdias prêts à écrire l’histoire

» Hugo Boucheron et Matthieu Androdias prêts à écrire l’histoire


Il y a des étapes dans une carrière de sportif qui comptent davantage que d’autres. Une finale olympique, ça n’arrive que tous les quatre ans. Et comme nous l’avait dit Adrien Hardy il y a quelques années, “un titre de champion du monde ça dure un an, un titre olympique ça dure toute une vie”. 5 années se sont écoulées depuis la dernière fois qu’Hugo Boucheron et Matthieu Androdias se sont alignés au départ d’une telle course ; c’était à Rio le 11 août 2016. Mais cette fois-ci, le parcours est différent : victoire en série, et une demi-finale dimanche sur le Sea Forest Waterway au cours de laquelle les Bleus ont su faire preuve de sérénité, de maîtrise et de gestion de la performance très différente entre les deux schémas de course.
“Simplicité, rigueur, et s’amuser !” Tels sont les mots prononcés par Matthieu Androdias à l’issue de la demi-finale pour donner le ton de la préparation, ou plutôt de l’état d’esprit, dans lequel le double français va se placer en attendant l’ultime course de ces Jeux olympiques. L’importance de l’enjeu, ils ont décidé de l’évacuer depuis leur victoire aux Europe de Varèse. La pression, même positive, ils s’en protègent en se coupant de toute sollicitation extérieure. “Pour nous on n’est pas aux Jeux, ajoutait Matthieu Androdias, on est là pour faire trois fois 2000 mètres et c’est en le décontextualisant qu’on arrive à tirer le meilleur”.
L’intermédiaire avec tout ce qui sort de leur bateau, c’est leur entraîneur Alexis Besançon. Il passe en revue les principaux adversaires de ses poulains. “Il faut se méfier des Chinois qui semblent marquer un peu le pas sur la compétition, mais qui jouent avec les Hollandais aux 1500, c’est le bateau-phare de la flotte chinoise et ils auront à cœur de faire quelque chose au Japon, c’est historiquement ancré. La régularité va aux Hollandais, ils le sont depuis le début de saison. Je me méfie aussi des Anglais, c’est un bateau très expérimenté avec un des deux rameurs qui a déjà fait plusieurs olympiades. Certains bateaux sont très dangereux, mais tous sont dangereux”. L’entraîneur mise aussi sur la gestion de l’attente de la course. L’entraîneur a déjà emmené un équipage sur la première marche du podium olympique. “L’expérience sert, car la manière de ne pas céder au rôle de spectateur des JO entre une demi-finale et une finale, avec de l’attente à gérer, est importante pour ne pas adopter le statut de spectateur et du coup d’avoir des émotions de spectateur et de les incarner avec qu’ils vont devoir être acteurs. On a parlé, balisé ça en amont”. Gros départ ou gros finish, Alexis Besançon le rappelle : “Le bateau qui partira très fort et collera 4 secondes à tout le monde au premier 500 se fera rattraper”.

Les deux rameurs s’entraînent au pôle de Lyon, mais ils ont un autre point commun : ils sont tous les deux licenciés au Cercle de l’Aviron de Lyon. Jérôme Prabonnaud, l’entraîneur du CA Lyon, suit de près leurs performances à Tokyo. “C’est ce qu’ils produisent de mieux, note-t-il, c’est constant techniquement, très en place et rigoureux, une manière de faire simple et efficace, en phase et collective et qui dégage un sentiment de sérénité et de facilité”.
L’ambiance au CA Lyon est électrique. “Tout le monde est derrière eux, poursuit Jérôme Prabonnaud, cette nuit on va regarder la finale au club et ce sera un juste rendu : ils nous ont suivis pendant les sprints, ils ont envoyé des messages, des commentaires. On les appelle nos “bleu bleu tricolores”, on est extrêmement fiers et heureux”.
Le dernier titre olympique en deux de couple masculin remonte à 2004, à Athènes. A bord Adrien Hardy – qui sera au micro de France Télévisions pour commenter la course – et Sébastien Vieilledent, directeur technique national de l’aviron français. Les deux hommes seront donc réunis demain au bord du bassin. Faut-il y voir un signe ?

Articles liés

Accessible uniquement aux abonnés numérique

À partir de seulement 35€/an

Vaires-sur-Marne : risque de banqueroute ? 

Les JO de Paris ont fait vibrer le plan d’eau olympique. Un an après, la fête semble loin, très loin…

La valse des crédits pour le sport français, à quelques mois à peine des Jeux de Paris 2024

Alors que les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ont été un franc succès, le sport français va redevenir…

L’aviron français fait chou blanc à Paris, une première depuis Barcelone 1992

Le bilan chiffré de la régate olympique de Paris 2024 parle de lui-même. L’aviron français n’a décroché aucune médaille à…