Jean-Christophe Rolland : « s’adapter au monde qui nous entoure »

» Jean-Christophe Rolland : « s’adapter au monde qui nous entoure »

Le président de World Rowing, Jean-Christophe Rolland était présent à l’assemblée générale de la Fédération française d’aviron le 25 mars à Paladru. Il en a profité pour s’exprimer sur de nombreux points, comme l’olympisme, le beach rowing et les évolutions à venir dans le sport.

Jean-Christophe Rolland et Christian Vandenberghe à Paladru le 25 mars.

« Je remercie Christian Vandenberghe de m’avoir invité à venir, j’ai quelques accointances avec cette région », expliquait Jean-Christophe Rolland, qui préside aux destinées de l’aviron mondiale depuis 2014.

Ces dernières années n’auront pas été de tout repos pour le Français, confronté à de gros chantiers comme la crise sanitaire et ses conséquences. « Alors qu’on pensait s’en sortir, il y a eu la guerre en Ukraine, commente-t-il, je passe des moments compliqués à traiter une situation complexe. La crise dure et elle prend une dimension politique. Le retour des Russes et Biélorusses dans les compétitions génère des tensions en Europe. Le sport a bien sûr un rôle politique, dans vos clubs vous parlez d’inclusion… donc c’est politique. Mais ce qui me dérange, c’est lorsque le sport se politise, que les politiques utilisent le sport pour leurs agendas. On a des athlètes qui s’entraînent, qui ne savent plus pourquoi, leur pays est agresseur mais les athlètes doivent-ils porter le chapeau ? Le boycott, ça n’a jamais fait changer les dictateurs et le cours de l’histoire, mais ça brise juste l’espoir de nombreux jeunes ».

Jean-Christophe Rolland est ensuite revenu sur les débuts de sa présidence, qui n’ont pas non plus été un long fleuve tranquille. « J’avais un projet lorsque je me suis présenté à la présidence, j’espère le mener. Mais il faut s’adapter au monde qui nous entoure, un peu comme une course d’aviron : on a une stratégie au début, et on l’adapte. Notre dimension olympique est fondamentale. Il y a des challenges, une complexité, des coûts, des sports qui veulent entrer. On n’est pas tout seuls, sur une ile protégée. Et il y a les quotas : on est 3e au nombre d’athlètes ». De la défensive lorsque le quatre sans barreur poids léger a été supprimé du programme des Jeux, World rowing est donc passé à une stratégie offensive. « Nous avons donc proposé l’aviron de mer, la décision sera prise fin mai. Ce sera la fin de cette course d’intégrer le coastal aux JO. Je partage les critiques, que cette discipline n’est pas à maturité. Nous avons mis en avant le beach rowing qui colle davantage aux attentes du moment. Avec cela, à Los Angeles 2028, on va ramener une discipline olympique peu coûteuse, des télévisions, du spectacle, des billets… On est dans les derniers coups de pelles ».

Mais c’est aussi sur l’aviron indoor que le président de World Rowing a insisté. « L’indoor n’est pas en compétition avec nos autres disciplines, c’est un moyen d’élargir la base de la pyramide, avec des gens connectés de près ou de loin à l’aviron. Le nombre de machines vendues dans le monde est incroyable, c’est un potentiel fantastique, on travaille sur le e-sport. On aimerait faire partie de l’olympique e-sport week, qui pourrait avoir lieu à Paris en octobre 2024. Si on ne prend pas le train maintenant, d’autres le prendront à notre place. Bravo à l’aviron français, E-row est dans cet axe, je me permets de remercier l’engagement de la FFA et la France pour accueillir en 2023 quatre événements internationaux, c’est aussi le rayonnement de la France, vous donnez une fabuleuse image ».

Los Angeles justement, et son bassin de 1500 mètres qui avait provoqué une petite polémique. « L’aviron sera à Long Beach sur 1500 mètres, explique Jean-Christophe Rolland, une telle décision ne s’est pas prise à la légère, mais après une analyse de longue haleine. L’enjeu sinon était d’être sur un lac à 4 heures de trajet, le caillou dans la chaussure de l’organisation. On a essayé de trouver une solution. Long Beach était le bassin olympique de 1932, mais depuis ils ont construit un pont. Mais on reste attaché à ne pas brader notre sport, tout le reste restera sur 2000. Brisbane en 2032 aussi ».

Avant de conclure, tout en se voulant rassurant : « Notre sport a des atouts majeurs, mais des faiblesses, il faut les reconnaître et les traiter, pour générer des opportunités ».

Articles liés

Accessible uniquement aux abonnés numérique

À partir de seulement 35€/an

Révolution culturelle… et financière dans l’aviron mondial

Sur la première fois, une épreuve patronnée par la FISA va distribuer des primes aux rameurs. © Eric Marie-Mag Aviron…

Accessible uniquement aux abonnés numérique

À partir de seulement 35€/an

Vaires-sur-Marne : risque de banqueroute ? 

Les JO de Paris ont fait vibrer le plan d’eau olympique. Un an après, la fête semble loin, très loin…

Mondiaux de beach rowing sprint : World Rowing espère une réponse pour mi-juillet

Après la décision de la Confédération brésilienne d’aviron de ne plus vouloir accueillir les beach rowing sprints finals, World Rowing…