
Dernière journée de compétition sur le bassin du Sea Forest Waterway, avec au menu deux finales A pour les Bleus et une finale B. Les Français n’ont rien lâché et leurs efforts ont payé.
La première à prendre le départ de sa finale fut Nathalie Benoit. La Norvégienne, sans surprise, s’est installée en tête de la course, suivie par la skiffeuse israélienne. “Je savais que ça allait partir très vite, commente la tricolore, j’ai fait un départ plutôt bon, sans m’affoler. Je savais qu’elles seraient intouchables. Je ne visais pas l’or ou l’argent. J’ai juste surveillé l’Allemande et l’Ukrainienne”. Et la stratégie a payé : Nathalie Benoit a réussi à contrer les attaques de ses concurrentes directes au podium, mais aussi à creuser l’écart pour s’octroyer le bronze en terminant à la troisième place. “On avait beaucoup travaillé sur la légèreté, poursuit-elle, cela m’a aidé. Je regrette juste qu’on ait eu que du vent contre ou de travers sur les trois jours”. Après les Jeux de Londres, elle avait décidé d’arrêter l’aviron et de partir sur un autre sport. “J’étais partie pour de mauvaises raisons, explique-t-elle, revenir était un challenge. Cette médaille est davantage partagée, elle récompense le travail accompli avec le staff, mais aussi au club à Marseille, et je vais pouvoir la partager avec mon président de club, Rémy Taranto”. Elle qui a connu de précédents Jeux a pu mesurer toute la différence liée au contexte sanitaire. “Les Japonais ont été quand même très accueillants, il y avait beaucoup de sérieux, mais finalement plus de facilités. Et une bonne ambiance”. Si les regards se tournent déjà vers Paris 2024, Nathalie Benoit veut néanmoins se donner le temps de la réflexion. “Je n’envisagerai les prochaines années que l’une après l’autre”.
La finale A du quatre barré mixte PR3 promettait d’être des plus relevées. Erika Sauzeau, Antoine Jesel, Rémy Taranto, Margot Boulet et leur barreur Robin Le Barreau sont eux aussi partis fort, les concurrents se tenant encore en bord à bord après 500 mètres de course. Les Britanniques ont ensuite pris l’ascendant et se sont envolés directement vers l’or, établissant un écart très important en tête de course, tandis que les tricolores affrontaient le bateau américain auquel ils ont concédé l’argent. Mais ils ont su conserver leurs autres adversaires au loin et ont franchi la ligne d’arrivée avec une belle troisième place, s’arrogeant le bronze. “On a abordé cette finale par rapport à notre repêchage d’hier, commente Margot Boulet, on voulait passer outre l’enjeu, prendre le temps de mettre en place notre 1000 du milieu qui est notre force. On sait qu’on est moins bons sur le départ, et pourtant on est bien partis”. Si les Britanniques étaient intouchables, les tricolores voulaient rester au plus près des Américains, mais surtout tenir à distance les Australiens. Et les émotions ont rapidement pris le dessus lorsque la ligne d’arrivée a été passée. “Ce fut un soulagement, poursuit Margot Boulet, mais aussi une fierté pour notre collectif. Pour Erika et moi, c’est tout nouveau, mais pour les garçons c’est une plus longue histoire”. Un contexte plus détendu qu’annoncé, une bonne ambiance dans le bâtiment France au sein du village… De quoi aider à forger de bons souvenirs qui donnent déjà envie de se tourner vers Paris 2024.
La journée du clan français avait commencé par la finale B du deux de couple mixte PR2. Christophe Lavigne et Perle Bouge. Une course remportée par le bateau australien et dans laquelle les Bleus ont décroché la troisième place.