La France ne brille pas aux beach sprint finals

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La mer n’a pas réussi aux Français cette année : après les deux médailles à l’enduro le week-end précédent, une seule a été ramenée par l’équipe de France des mondiaux de beach rowing. Un maigre bilan qui peut trouver plusieurs explications, auxquelles le responsable de la délégation, Yvonig Foucaud, veut apporter rapidement des solutions.


Il nous reste les championnats d’Europe, avec une équipe restreinte ; nous allons nous remobiliser et tout faire pour ramener des médailles, et pas seulement une ». Des propos que l’on attendait de la part de l’encadrement de l’équipe de France et prononcés par Yvonig Foucaud quelques instants après la course du double mixte junior. Mais ce sont aussi des médailles que l’on attendait… et lui aussi. Il faut dire les Bleus, avec leur pléthorique bilan en 2021, nous avaient laissés espérer mieux sur ce rendez-vous. Une page que l’on voudrait vite tourner, mais sur laquelle de belles histoires ont tout de même été écrites.

Comme celle du double mixte senior d’Edwige Alfred et Ludovic Dubuis. Et pas seulement parce que c’est le seul à avoir ramené une médaille, mais aussi parce qu’il aurait bien pu ne pas courir. Peu avant les bateaux courts, Ludovic Dubuis s’est blessé au pied, hypothéquant le début de sa saison. Pour Edwige Alfred, c’est une arthrose au genou qui est venu tout perturber, aussi bien les stages que la préparation du double mixte. Mais leur maître mot les a fait tenir : la confiance. Et la bienveillance de l’encadrement de l’équipe, Yvonig Foucaud en tête. « Il donne énormément pour cette discipline, il fait bouger les choses, il est toujours présent à nos côtés. C’est une figure du beach rowing français. Sans lui, on peut se demander ce que serait l’équipe de France ». Il faut dire que le responsable de la délégation française à Saundersfoot ne se ménage pas, et respire aviron de mer et beach rowing H24. Il a aussi su faire part d’une véritable autocritique sur les résultats de l’équipe de France à Saundersfoot. Lui qui, le vendredi, admettait volontiers que l’entrée en matière était plutôt bonne et avait affiché des ambitions très élevées. Il faut dire que la barre avait été placée très haut avec des résultats impressionnants sur l’édition 2021 : neuf bateaux, huit médailles ! Les résultats de la première journée étaient en effet plus qu’encourageants, avec des bateaux qui se qualifiaient soit pour les quarts de finale, soit pour les rounds suivants dans les disciplines où le nombre d’engagés l’exigeait.
Mais dès le lendemain, le ciel s’assombrissait, dans tous les sens du terme. Aussi bien au-dessus de la plage de Saundersfoot que de l’équipe de France, avec des résultats en demi-teinte. Le dimanche, même scénario. Un bilan maigre par rapport à 2021, sur lequel Yvonig Foucaud reste lucide : « Le bilan est décevant cette année avec seulement une médaille, quatre quatrièmes places, le double junior féminin qui ne passe pas les quarts, un double mixte junior qui ne peut courir à cause d’une casse matérielle non apparente. On a fait une bonne entame vendredi, il y a eu des conditions changeantes, des erreurs du staff. Nous devons être plus précis, et nous n’avons pas atteint nos objectifs. On savait qu’on avait pris un cran, mais les autres nations en ont pris deux, voire trois. Il nous reste les championnats d’Europe, avec une équipe restreinte ; nous allons nous remobiliser et tout faire pour ramener des médailles, et pas seulement une ».

La marge se réduit

Le directeur technique Sébastien Vieilledent est revenu sur les championnats du monde de beach rowing. « La France a toujours été un précurseur en aviron de mer avec un travail important des clubs, des élus, et en beach rowing. Après les résultats exceptionnels de 2021, on connaît notre expérience et notre dynamisme. On attendait donc mieux ce week-end, mais il faut saluer la belle médaille du double mixte dans des circonstances pas simples de préparation, les quatre belles quatrièmes places pour lesquelles cela s’est parfois joué à très peu, mais ce sont aussi les aléas de la discipline. Il y a de la frustration, mais il ne faut pas être déçu. Il faut se servir de Saundersfoot pour établir un constat : la France fait partie des nations spécialistes du beach rowing, mais de nouvelles nations font leur apparition, et je reste méfiant car d’autres pourraient aussi arriver. Les rameurs de rivière arrivent aussi, on le fait encore peu. Les grosses écuries arrivent. Nous ne devons pas entrer dans un attentisme entre les spécialistes dont nous faisons partie et les autres ». Un travail de debriefing général de la saison va être entrepris par le DTN avec ses différents staffs. « Une autre chose sur laquelle j’ai agi dès l’an passé est la reconnaissance du beach rowing à haut niveau auprès de l’Agence nationale du sport. Il ne faut pas attendre que Los Angeles 2028 arrive, les autres nations n’ont pas attendu ». Pour le DTN, la meilleure défense reste l’attaque. « Il faut se dire que le monde du beach rowing d’avant n’existe plus, les choses vont aller de plus en plus vite, notre marge se réduit. Il faut se servir de notre expérience, de nos athlètes et notre staff de qualité pour continuer à progresser ».

Des championnats réussis

Vincent Gaillard, le directeur exécutif de World Rowing, est quant à lui revenu de manière globale sur ces mondiaux. « Compte tenu des circonstances compliquées, avec une amplitude de marée et le vent, on ne peut que saluer le travail remarquable des organisateurs. Le public était au rendez-vous, le travail est satisfaisant. Il y a des possibilités d’amélioration bien sûr, mais le bilan est largement positif, ces championnats sont réussis ».
Entre enduro et beach rowing, World Rowing ne privilégie aucune discipline. « Dans le contexte olympique, il a fallu faire un choix qui s’imposait de lui-même, poursuit Vincent Gaillard. Mais chacun doit pouvoir choisir le format qui lui convient. Les Jeux olympiques apporteront de la visibilité et le format du beach se prête mieux aux médias, au public, avec des composantes comme le sprint sur la plage. Mais toutes nos pratiques, comme le coastal, peuvent servir au développement. L’enduro et le beach rowing sont des sports idéaux pour de nouveaux territoires en Océanie, en Afrique, aux Caraïbes… On a un potentiel énorme avec ça ».

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