La grêle met fin prématurément aux championnats de France de Vichy

» La grêle met fin prématurément aux championnats de France de Vichy

L’orage de grêle qui s’est abattu sur Vichy le samedi 4 juin vers 22 h a mis un terme aux championnats de France bateaux longs seniors et J18. Les dégâts occasionnés à la flotte des 107 clubs présents posent des questions pour la suite de la saison.


Nos ancêtres les Gaulois craignaient que le ciel ne leur tombe sur la tête. Hier soir, il est tombé sur l’aviron français. Un premier coup de semonce avait retenti aux environs de 19 h. La lourde chaleur qui régnait sur les bords du lac d’Allier ne laissait pas de place au doute : ça allait craquer, comme l’on dit souvent. Un premier orage, accompagné de grêlons de taille raisonnable, s’est abattu, obligeant les participants et bénévoles à se réfugier à l’intérieur du Palais du lac. Mais le pire restait à venir : vers 22 h, le ciel de Vichy se lézardait de violents éclairs.

Un spectacle impressionnant et magnifique à voir comme mère nature sait nous en offrir… avant que la grêle ne refasse son apparition, dans une mesure beaucoup plus violente. Des morceaux de glace, pour certains de la taille d’une balle de tennis, sont tombés et ont brisé les parebrises, endommagé les carrosseries… et décimé le parc à bateaux, allant jusqu’à perforer les coques en carbone.

« La météo ne nous a pas épargnés, lançait Christian Vandenberghe, c’est le moment de faire preuve de solidarité, de force et de résilience ». La nature a rappelé qu’elle est bien souvent la plus forte, et qu’elle peut faire des ravages, comme l’an passé lorsqu’elle avait fait céder le barrage du lac d’Allier, vidant le bassin de ses eaux.

Un classement au temps

La suite était donc logique et allait s’avérer automatique : la Fédération française d’aviron a réuni les délégués des clubs pour annoncer que les championnats étaient arrêtés et que le classement qui en serait issu se ferait au temps comme le prévoit le code des régates, sur la base des résultats des tiers et demi-finales.

Dans le premier cas, le classement est établi avec un podium des trois premiers au temps, et la suite également sur les chronos. Dans le deuxième cas, le vainqueur de chaque demi-finale décroche selon son temps la première ou la deuxième place, le bronze revenant au troisième chrono et ainsi de suite.

De quoi déterminer un semblant de hiérarchie de ces championnats en décernant les 22 titres de champions de France, mais en laissant toutefois un goût amer aux compétiteurs. « On va décrocher le bronze, expliquait un rameur, alors qu’on allait se battre pour l’or aujourd’hui ».

Pas le cœur à la fête

Les délégués ont également validé une autre proposition : celle de ne pas tenir de cérémonie protocolaire. Les rameuses et rameurs n’auraient certainement pas eu l’envie de prendre une médaille de manière festive sans avoir couru. Les visages graves et abattus des entraîneurs et responsables de clubs étaient explicites : le cœur n’est pas à la fête, mais comme l’ont souligné certains, la récompense pour des juniors qui n’ont connu que peu de courses depuis leurs débuts dans l’aviron est importante. La FFA a donc proposé aux clubs récipiendaires de retirer les médailles à la tour d’arrivée en fin de matinée, une fois les remorques chargées.

Un bilan des dégâts à établir

Après l’abattement, l’heure est à la constatation des dégâts. Tous les bateaux n’ont pas été touchés de la même façon : certains sont délaminés, d’autres bosselés, quand d’autres sont tout simplement hors d’usage. « Il faut maintenant déterminer ce qui est facilement réparable, ce qui le sera moins et quels bateaux sont disponibles pour la suite de la saison », propose Vincent Busser, secrétaire général de la FFA. Car c’est la suite de la saison qui est maintenant hypothéquée. Pour la plupart des clubs, les coques utilisées à Vichy devaient l’être sur les prochains championnats, et ils sont nombreux dans les week-ends à venir : championnats de zones, championnats de France masters, J14, J16 et U23… Sans oublier la deuxième régate de qualification juniors pour laquelle les clubs candidats ont tout logiquement sollicité la mise à disposition des bateaux fédéraux. Une réponse leur sera donnée prochainement.

Un tableau partagé en ligne va être mis en place par la FFA à destination des clubs pour recenser le matériel endommagé et celui qui pourrait être mis à disposition par d’autres. La solidarité entre structures est en bonne voie.

Le maire de Vichy, Frédéric Aguilera, et la préfète de l’Allier Valérie Hatsch ont fait le déplacement jusqu’au palais du lac pour prendre la mesure des dégâts. Le classement en catastrophe naturelle a été demandé pour faciliter les démarches de dédommagement. Les clubs ont été invités par François Banton, le trésorier de la FFA, à prendre des photos et à réaliser au plus vite les demandes auprès de la MAIF, qui a déjà été avertie.

Une fois l’émotion passée, l’aviron français va devoir panser ses plaies. L’impact sera lourd sur la pratique, sur les compétitions, mais aussi sur la trésorerie des clubs. On saura prochainement dans quelles mesures va se dérouler la suite de la saison.

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