La décision était attendue par l’ensemble des acteurs du haut niveau tricolore. Entre Lyon et Vaires-sur-Marne, c’est finalement ce dernier qui a été choisi pour accueillir le CNE.

Après ces dernières semaines et les interrogations qu’il suscitait, l’acronyme CNE n’a plus de secret pour personne. Le centre national d’entraînement aura nécessité un travail depuis la conception du projet, de son cahier des charges, de différentes interventions d’experts, jusqu’au choix final de son implantation, plus d’un an et demi de travaux. Un lieu qui aura son importance mais qui, pour le directeur technique national Sébastien Vieilledent, nécessitait que l’on réponde d’abord à d’autres questions : « le lieu n’a jamais été stratégiquement prioritaire. Avant de dire où, il fallait déjà répondre au comment et au pourquoi « .
L’idée du centre national d’entraînement est apparue dès le debriefing qui a suivi les Jeux de Tokyo, dans un consensus pour repenser l’ensemble de la filière de haut niveau jusqu’au sommet, qui sera justement le CNE. Le cahier des charges a commencé à être écrit, comportant neuf thématiques qui couvraient des champs tels que le bassin d’entraînement, les services associés, les offres de formation à proximité… En tout, pas moins de 62 critères qui ont été ciblés par les différents intervenants au dossier, avec la collaboration de tous les acteurs du haut niveau dont l’encadrement.
« Cette évaluation a permis d’évaluer les cinq pôles existants dans leur capacité à répondre aux critères du cahier des charges. Vaires et Lyon sont ressortis et on a ensuite vérifié la faisabilité et la capacité des deux sites à vraiment mettre en œuvre le cahier des charges. On n’était pas seuls pour le faire. Par exemple, on a fait appel à un géomètre pour savoir si la mise en place d’un balisage serait possible sur Lyon si le CNE s’y implantait. Nous devions sortir un site qui réponde au mieux, les deux sites répondent en partie au cahier des charges. On ne peut pas dire que Lyon n’y répond pas, mais dans l’évaluation le site de Vaires a prouvé qu’il était un peu meilleur ». Un processus qui a été contrôlé par un comité de pilotage.
« On n’a pas attendu l’échec de Paris, précise le président de la FFA Christian Vandenberghe. Le travail a été lancé il y a bien longtemps, en début de mandat, mais le processus d’organisation a pris le temps qu’il fallait, la décision n’a pas été prise à la légère. Je suis persuadé que cela va être un outil formidable, quel que soit l’endroit. Il y a aussi eu un travail de soutien des dossiers de rénovation, comme à Décines ou au pôle de Lyon. Il fallait que ce soit de toutes façons le mieux pour l’intérêt général et le bien des athlètes ».
Le centre national d’entraînement sera le lieu où sera concentrée la haute performance avec ses acteurs, mais ce sera la pointe d’une pyramide où les autres pôles France, qui deviendront pôles France espoirs avenir, auront également un rôle à jouer. « Nous allons retravailler auprès des territoires, poursuit le DTN, auprès des clubs, sur le recrutement, la formation, l’accompagnement, afin de se donner une vraie capacité d’action, pour redynamiser par la base notre haut niveau et la haute performance ».
Une reconstruction de la base vers le haut niveau qui sera un travail de longue haleine, et qui se fera dans le même temps que la mise en place du CNE, avec comme mot d’ordre pour ce dernier la progressivité. « On a toujours eu une bonne excuse pour ne pas le faire, il fallait se mettre dans le dur. On est à trois ans de la qualification pour Los Angeles, il faut trouver le bon rythme entre le calendrier de chacun et le besoin de performance. IL y a des cas disparates entre les athlètes en devenir, ceux qui sont orientés sur des positions professionnelles, d’autres qui sont en études. Il y a un long travail sur la fin 2024 au niveau socio-professionnel et accompagnement. Mais avant de penser à déplacer des cadres et des sportifs, il faut parler de projet. Tout le monde ne va pas entrer au CNE ». D’autant plus qu’un directeur des équipes de France est en cours de recrutement qui voudra, lui aussi, mettre sa patte côté staff et projets. Ce que le DTN appelle également de ses vœux.
Aux alentours de décembre, le CNE devrait ouvrir ses portes. Les arrivées se feront au fil de l’eau sur la saison pour être pleinement opérationnel en septembre 2025.