Les championnats du monde élite de Racice débuteront le 18 septembre. Depuis une dizaine de jours, l’équipe de France olympique prépare cette échéance sur le lac de Vouglans, à Bellecin.
Les rameuses et rameurs de l’équipe de France d’aviron n’auront eu qu’une semaine de répit entre les championnats d’Europe de Munich et le début du stage terminal qui doit les emmener dans les meilleures dispositions possibles vers les mondiaux de Racice, le point culminant de la saison que tous les athlètes attendent. L’aviron est un sport de tradition, c’est donc traditionnellement que les Bleus se retrouvent à Bellecin pour cette préparation que tous qualifient d’intense, davantage que les précédentes. Une intensité qui est allée crescendo, suivant ainsi les programmes et préconisations du consultant exécutif de la haute performance, Jürgen Gröbler, qui ne ménage pas les athlètes pour leur permettre d’atteindre le « fameux » pic de forme.
Ce sont dix équipages qui s’entraînent actuellement sur la base nautique de Bellecin, dans le Jura, pour préparer les mondiaux. Dix équipages qui ont eu des parcours divers et variés durant le début de la saison. « Le collectif est restreint, commente le directeur technique national, Sébastien Vieilledent, nous avons dû relancer énormément de projets ». Il repart d’un constat simple : « à l’issue des mondiaux de 2019, quatre bateaux étaient qualifiés pour les Jeux de Tokyo au cours desquels nous avons fait certes deux médailles, mais en dehors de ces deux bateaux, aucune finale A. On n’a du potentiel, mais pas de marge ».
Une expression qu’il répète depuis plusieurs mois et qui traduit la situation de l’aviron français, et qui a nécessité la mise en place de plusieurs mesures, comme le regroupement des rameurs et rameuses sur trois pôles, en fonction de chaque projet : la couple et la pointe féminine sont à l’Insep, la couple PL, le deux de couple masculin et la pointe hommes à Lyon, le quatre de couple s’entraînant quant à lui à Nancy. « Sur ces projets, 70 % sont en avance ou dans les clous, sur les autres, nous tardons un peu, mais on revient de loin ». Un constat partagé par Jürgen Gröbler : « depuis 2017 que la France sait qu’elle a les Jeux, il n’y a pas eu d’engouement, d’esprit olympique. Beaucoup de retard a été pris ». Un retard qu’il s’efforce de rattraper en prenant ce chantier à bras le corps depuis son arrivée, bousculant les habitudes. Les athlètes en sont bien conscients, et la fatigue après à peine dix jours de stage se fait déjà sentir.
Parmi les dix bateaux engagés, on retrouvera enfin le deux de couple masculin de Matthieu Androdias et Hugo Boucheron qui avait fait l’impasse sur Munich pour être fin prêt à Racice. « Il y a du retard sur la préparation, note Sébastien Vieilledent, ce ne sera pas facile. On veut être réaliste et ne pas aller vers la déception, mais on compte sur un retour dans le top 3 mondial ». Un objectif partagé par les rameurs et leur entraîneur. « Leur respiration en skiff en début de saison était nécessaire, explique Alexis Besançon. Sur ce stage terminal, ils vont chercher au bout d’eux-mêmes, mais on prend le temps qu’il faut ».
Le deux de couple poids léger féminin sera lui aussi de la partie en République tchèque. « Laura Tarantola et Claire Bové ont fait un début de saison impressionnant, après un retour de Tokyo qui n’a pas été simple, une pause longue et une reprise en open ». Un autre espoir de médaille pour le clan tricolore.
Le deux de couple PL masculin peut lui aussi réaliser de belles choses à Racice. Hugo Beurey et Ferdinand Ludwig sont en avance sur la feuille de route « Ferdinand Ludwig est encore U23, précise le DTN, mais les rameurs se challengent à chaque compétition. Ils ont été médaillés à Poznan et ils ont une revanche à prendre avec leur quatrième place à Lucerne ».
Le quatre de couple masculin avec Valentin Onfroy, Victor Marcelot, Benoît Brunet et Théophile Onfroy sera lui aussi présent à Racice. Là encore, un bateau qui est en phase avec l’objectif attendu. Objectif que les rameurs entendent dépasser en montant au plus haut possible dans la hiérarchie, et qui a pu bénéficier d’une composition stable depuis la première étape de coupe du monde.
Une stabilité que n’a pas encore connue le quatre sans barreur masculin. Le bateau comptera à bord à Racice Thibaud Turlan, Téo Rayet, Louis Chamorand, rejoints par Armand Pfister du collectif U23. L’encadrement a en effet dû faire face au forfait médical de Marc Brisson et Etienne Juillet. En remplaçants pour l’embarcation, la paire Esteban Catoul/Florian Ludwig. « Il a fallu remettre les choses au point dans le groupe, note Sébastien Vieilledent, mais nous lançons la dynamique sur cette année 2022 pour la suite ». L’objectif général reste la qualification l’an prochain à Belgrade pour l’ensemble de la flotte.
En pointe féminine, le quatre sans barreur sera composé de Maya Cornut-Danjou, Julie Voirin, Adèle Brosse et Emma Cornélis. Un bateau qui en est à son troisième entraîneur depuis le début de la saison ; c’est Yvan Deslavière qui prend la relève de Christine Gossé et Jürgen Gröbler. « Ce bateau part de très loin, comment le DTN, mais il gagne des secondes, régate après régate ». Une paire viendra là aussi suppléer, si besoin, les quatre rameuses : il s’agit de Joséphine Cornut-Danjou et Agathe Oudet.
Deux autres bateaux féminins viennent compléter cette flotte tricolore. Après les Europe de Munich est les résultats peu convaincants du quatre de couple, il a été décidé de faire une pause dans le projet et d’aligner, comme à Lucerne, Emma Lunatti en skiff d’une part, et Margaux Bailleul et Violaine Aernoudts. La première va ainsi accroître son expérience en solo, après une belle performance sur le Rotsee début juillet. Les deux autres vont faire de même en deux de couple, un bateau qu’elles trouvent plus simple à préparer que le quatre, mais toutes ont comme objectif de performer pour servir au projet du quatre de couple.
Deux autres bateaux non olympiques seront également présents à Racice, Baptiste Savaete et Susannah Duncan, en skiff poids léger. Leur objectif, en dehors de servir aussi de potentiels remplaçants sur les deux de couple PL : aller le plus loin possible dans la compétition. Ce sont également cinq bateaux para-aviron qui seront alignés à Racice et qui sont eux aussi en stage terminal, au Temple-sur-Lot.
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