Les plus français des skiffeurs étrangers en course à Tokyo

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Comme le veulent la tradition et le jeu du programme, ce sont les finales du huit et du skiff qui ont conclu cette régate des Jeux olympiques de Tokyo. Les deux bateaux rois symbolisent en effet parfaitement l’importance de l’individualité pour l’un et celle du collectif pour l’autre.
Cela fait maintenant 21 ans que la France n’a pas envoyé de skiffeur ou skiffeuse aux Jeux : il s’agissait de Sophie Balmary en 2008 à Pékin. Mais cette année, plusieurs athlètes qui évoluent au sein des clubs de l’hexagone ont profité de leur nationalité — ou double nationalité — pour se lancer dans l’aventure olympique.

Quentin Antognelli a terminé à la troisième place de la finale C du skiff masculin.

Ce matin, aligné au départ de la finale C, le Monégasque Quentin Antognelli a terminé à la troisième place, soit le quinzième rang olympique. Un classement plus qu’honorable et qui répond aux objectifs du skiffeur de la Principauté. C’est sur le finish qu’il a réussi à conquérir cette place : quatrième à mi-parcours puis perdant encore du terrain dans le troisième 500, il est parvenu à remonter sur le rameur tchèque, puis le Péruvien pour passer la ligne d’arrivée derrière le skiffeur égyptien, le Néo-Zélandais Jordan Perry ayant pris les commandes de la course dès les premiers coups de pelles. “J’ai fait une bonne course, commente-t-il, je suis content de ce que j’ai fait. J’ai réussi à bien envoyer sur le deuxième 1000. Sur ma série, j’avais des étoiles plein les yeux : je regardais les anneaux, les caméras, j’étais comme un enfant. Je me suis remis sur mes courses, pour me dire que c’était une régate comme les autres. Je suis content d’être ici, et de montrer qu’on sait ramer à Monaco”. A noter qu’il était également le porte-drapeau de la délégation monégasque.

Privel Hinkati a terminé à la troisième place de la finale E du skiff masculin.

C’est bien sûr un honneur de représenter son pays aux Jeux olympiques. Une tâche à laquelle s’est attelé Privel Hinkati depuis plusieurs années. Avant les Jeux de Rio, il avait créé la fédération béninoise d’aviron pour tenter de porter les couleurs du Bénin, pays d’origine de ses parents. Ne parvenant à l’époque pas à se qualifier, il avait alors décidé de reporter son rêve olympique de 4 ans sur les Jeux de Tokyo. Qualifié en octobre 2019 lors de la régate continentale africaine, il a pu s’aligner à Tokyo sur le Sea Forest Waterway pour enfin réaliser son rêve et porter les couleurs de son pays. Et il en a porté plus que les couleurs : lui aussi était porte-drapeau de sa nation lors de la cérémonie d’ouverture le 23 juillet. Ce matin, c’est au départ de la finale E qu’il s’est aligné. Très bien parti, il n’a pas pu résister aux attaques du Dominicain et du Nicaraguayen. Le rameur de la SN Caen-Calvados termine à la troisième place de la course, synonyme de vingt-septième rang olympique.

Sarah Fraincart a terminé à la cinquième place de la finale E du skiff féminin.

C’est également à la régate de qualification continentale pour l’Afrique, en 2019, que Sarah Fraincart, sociétaire de Boulogne 92, a gagné son ticket pour Tokyo. Là encore, Sarah Fraincart est porteuse de tout un symbole : grâce à la jeune femme, c’est la première fois que le Maroc est représenté en aviron à l’international… Qui plus est aux Jeux olympiques ! Née d’un père français et d’une mère marocaine, c’est au hasard d’un séjour pour les vacances au Maroc qu’elle est repérée par l’entraîneur d’un club où elle était allée s’entraîner. Elle prenait elle aussi part à sa dernière course ce matin : la finale E, terminant à la cinquième place du parcours et ainsi au vingt-neuvième rang olympique.

Même si rivaliser avec les grosses nations du skiff relève de l’impossible, réaliser son rêve olympique en portant les couleurs du pays de ses racines est une opportunité qui a le mérite de mettre dans la lumière certains pays qui, sans cela, seraient absents de la scène mondiale en aviron.

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