La rameuse du quatre barré mixte PR3 a affiché ses ambitions pour 2024 : prendre part aux épreuves d’aviron et de natation lors des Jeux paralympiques de Paris.

Elle a toujours été comme un poisson dans l’eau, et depuis quelques années elle évolue sur l’eau. Margot Boulet est arrivée à l’aviron lorsque son père, président de club de natation, a rencontré Yannick Schulte et a proposé à Margot de rejoindre le collectif paralympique. Une première participation en 2020 aux championnats d’Europe de Poznan, puis aux Europe en 2021 à Varèse, avant de prendre part à LA grande compétition : les Jeux paralympiques de Tokyo, et d’y décrocher une médaille de bronze en quatre barré mixte PR3, bateau dans lequel elle figure depuis qu’elle a pris les rames.
Mais elle n’oublie pas son premier sport, la natation. « J’ai toujours nagé depuis mon plus jeune âge, explique Margot Boulet, j’avais un bon niveau national, j’ai même été inscrite sur les listes de haut niveau en espoirs ». Mais c’est le cap de junior à senior qui fut compliqué à passer. « J’aurais aimé percer, poursuit-elle, mais je n’étais pas assez forte ». Ce sont ses études de biologie à Paris VII, puis sa carrière professionnelle comme sous-officier de la Gendarmerie qu’elle a privilégié.
Un accident l’a un temps éloignée du sport, mais jamais bien longtemps. « La natation fut la première activité physique que j’ai reprise, je prenais part à des compétitions en valide, je pensais retrouver toutes mes capacités ».
Une double participation aux Jeux, elle y pense depuis un moment. « Cela s’est mis en place tout de suite après Tokyo ». Mais les choses ne seront pas forcément simples. « Il y a un aspect logistique, les Jeux paralympiques se déroulent sur seulement deux semaines. Si l’aviron et la natation tombent en même temps, il faudra faire un choix ». C’est également sur le plan sportif qu’il faudra composer : « C’est complexe pour les coaches en termes de programmation d’entraînement, ce ne sont pas les mêmes efforts. En natation, je cours sur 50 et 100 mètres, ce n’est pas le même effort qu’un 2000 mètres en aviron. Il faut gérer les pics de forme ».
C’est aussi sur la classification que les choses se jouent. « A l’international, je suis médicalement classée en S10 pour la natation, c’est l’équivalent de PR3 en aviron. Sauf que dans l’eau, j’ai trouvé des compensations à mon handicap, comme je nage depuis des années. Je suis éligible, mais je dois repasser. Je peux le concevoir, mais sans mon handicap, j’irais plus vite ». Dans l’attente, les deux encadrements ont pu s’accorder pour la programmation. « Je sais que mon projet est ambitieux, et faire les deux compétitions de la même façon n’est pas forcément possible. Si je dois faire un choix, ce sera l’aviron, car j’ai des coéquipiers auxquels je pense. La natation, c’est un sport individuel ». Margot Boulet continue de travailler dans l’eau et sur l’eau. Elle est actuellement en stage au Temple-sur-Lot avec l’équipe paralympique d’aviron.