Cela devait être le retour à la compétition du deux de couple champion olympique et du monde. Hugo Boucheron ne retrouvera pas à Lucerne son coéquipier Matthieu Androdias, toujours au repos.

La contreperformance du deux de couple masculin à Bled, fin mai, n’était pas passé inaperçue. Sportivement, elle pouvait s’expliquer après un hiver compliqué pour Hugo Boucheron et Matthieu Androdias, mais c’est sur le terrain médical que la véritable raison allait s’imposer. « Depuis février je suis malade toutes les trois à quatre semaines, explique Matthieu Androdias, Cet enchaînement a installé une fatigue grandissante, d’autant plus que j’ai continué à m’entraîner dur. Récemment, j’ai attrapé deux infections coup sur coup. Et quand on s’entraîne à notre niveau, on est plus fragile, plus sensible ».
Une fois ça va, mais le cycle de charges, et un entraînement plus intense que d’habitude, l’organisme met de plus en plus de temps à récupérer et à encaisser la charge. Ce fut le cas de Matthieu Androdias qui a été contraint de se mettre au repos. « On a décidé de lever le pied plutôt que d’aller dans le mur, poursuit-il, à l’approche de la qualification, il faut savoir le faire ».
Le choix devait impacter seulement Varèse à l’origine, et l’étape suisse de coupe du monde sera finalement aussi concernée. « J’ai arrêté de regarder le calendrier, commente Matthieu Androdias, je veux revenir au niveau, pour ne pas le payer plus tard. On m’a fait déconnecter de tout ça, quand le physique est limite pendant longtemps, ça atteint l’aspect psychologique, on m’a donc fait couper pour m’aérer mentalement. Je pense à moi ».
La Fédération française d’aviron, quant à elle, anticipe et pense à la qualification du bateau. Ce qui se dessine pour Lucerne serait d’engager le deux de couple avec Hugo Boucheron et… Valentin Onfroy, intégré au groupe couple à l’issue de Varèse. Son frère Théophile courrait quant à lui en skiff. Une anticipation qui pourrait permettre d’envisager plus sereinement et avec davantage de préparation l’échéance de Belgrade et la qualification olympique. « On va faire un point médical prochainement, conclut Matthieu Androdias. Si je reviens, ce sera pour la qualification. Sinon, il vaut mieux que la qualification se fasse quoi qu’il arrive à Belgrade plutôt qu’à la régate finale à Lucerne en mai prochain ».