En déplacement au pôle de Lyon, Mag Aviron a pu rencontrer Matthieu Androdias et Hugo Boucheron, qui ont vont reprendre la compétition.

La saison 2023 part sous de bons augures pour le deux de couple tricolore. Après avoir conservé la domination mondiale sur leur discipline, Matthieu Androdias et Hugo Boucheron ont connu une amorce de saison compliquée.
Le premier a ressenti, à l’issue du stage de novembre 2022 à Font-Romeu, ce qui ressemblait fort à une fracture de fatigue. « On n’a jamais vraiment su ce que c’était, explique-t-il, c’est là qu’on voit les limites de l’imagerie médicale ». Aucun risque n’a été pris et c’est le protocole mis en place en cas d’une telle blessure qui a été adopté.
Le second a lui aussi connu quelques soucis médicaux cet hiver, avec des analyses de sang laissant présager une nouvelle infection, avant d’être victime de la grippe. « A la sortie des mondiaux, j’étais chaud pour reprendre, note Hugo Boucheron, j’étais dégoûté, j’ai du retard à rattraper, mais je commence à revenir pas trop mal. Il y a le test 5000 samedi, on verra bien ». Le test a été instauré la saison dernière par Jürgen Gröbler, à son arrivée. « On n’a pas encore l’habitude, ajoute Hugo Boucheron, il faut gérer son effort, il faut qu’on apprenne à bien le faire ».
Matthieu Androdias a lui aussi repris les entraînements. « Je sens encore quelque chose, mais il n’y a plus de gêne ». Il n’a pas vraiment connu de repos total, continuant sur le vélo, évitant tout poids sur le thorax. Fin janvier, il a bien fait un test ergo sur 2000, mais de manière progressive, pas à pleine intensité. « Ca a bien répondu, j’ai gardé mon niveau physique, Hugo aussi ».

Les deux rameurs vont prendre la direction du stage de Lago Azul. Le premier rendez-vous de la saison sera à Bled, pour les championnats d’Europe. « Nous serons en double », lancent les deux rameurs. La saison dernière avait débuté en skiff pour les deux rameurs du pôle de Lyon. Pour les étapes de coupe du monde, rien n’est exclu. « La discussion est en cours, Jürgen Gröbler n’a pas encore tranché. On pourrait en faire en skiff. On voit qu’on est mieux en double quand on est bien en skiff, c’est le plus important ». Le duo aimerait aussi éviter de tomber dans certains travers en cédant à la pression : « il ne faut pas éviter le piège de se dire qu’on doit tout gagner parce qu’on est en double. Le plus important est la qualification en septembre à Belgrade, les autres régates sont des moments de travail. Et on a remarqué qu’on n’a pas besoin de refaire des milliers de kilomètres en double ensemble pour être prêts ».
Paris est encore loin, c’est la Serbie qui compte pour l’instant !