Les championnats d’Europe se tenaient le week-end dernier à Szeged en Hongrie. La Fédération française d’aviron avait envoyé sur place quatorze embarcations, quatre d’entre elles ont décroché des médailles, d’autres ont réalisé des performances intéressantes pour la suite de la saison.

Pour certains, c’est le dernier rendez-vous avant la redoutable régate de qualification. Pour d’autres, c’est l’occasion de se mettre en jambes avant la deuxième étape de coupe du monde de Lucerne, ou la troisième étape à Poznan. Pour tous, c’était la première sortie internationale de la saison, et de nouvelles compositions ont pu être testées. Des embarcations ont été laissées à la maison, comme les deux de couple TC déjà qualifiés pour Lucerne, et les deux de couple poids légers au travail en stage.
Un premier rendez-vous qui a été auréolé d’une médaille d’argent et de trois médailles de bronze. A l’instar du quatre sans barreur qui conserve le métal acquis il y a un an à Bled. « Cette médaille rassure sur notre niveau, explique Téo Rayet, elle fait du bien, même si c’était l’objectif minimum qu’on s’est fixé, on a fait une course compliquée en finale au vu des conditions, on n’en est pas satisfaits, mais on est contents d’avoir réussi à renverser la tendance et de ramener cette médaille. On a fait une bonne série où on accroche les Anglais, on arrivait à finir pas loin d’eux, mais là on a pu jouer avec eux. On a fait un super stage à Bellecin, avec de bonnes sensations et de bons chronos sur les travaux, on s’est retrouvés rapidement, on a pu identifier les endroits où progresser comme le fait d’oser aller gagner des courses, de partir pour gagner, et aussi des détails techniques individuels pour peaufiner la glisse pour décélérer le bateau le plus tard possible. Physiquement on est bons. Mentalement on est prêts, maintenant il faut le mettre en action ».
Baptiste Savaete a lui aussi décroché le bronze en skiff poids léger. « Globalement j’ai fait de bons championnats, commente-t-il, c’était compliqué au début avec quelques petits cafouillages, un manque d’agressivité. Dans un second temps, j’ai réussi à me reprendre en main, à retrouver mes sensations, grâce à l’électrochoc des repêchages. En finale, je suis content de la manière dont ça s’est passé dans les derniers 100 mètres, j’ai pu partir fort jamais laisser de répit, à la fin j’avais tout donné, dans un vent contre horrible, je ne suis pas arrivé à contrer la remontée du Belge, on voit qu’il ne manque pas grand-chose, ça reste une médaille de bronze aux Europe. A Lucerne, pour la régate de qualification, je serai remplaçant du double, et je ferai le skiff à la coupe du monde le week-end suivant, l’important est de qualifier la coque, de rester derrière les gars pour qu’il n’y ait pas de doute, que le bateau avance ».
En quatre barré mixte PR3, l’équipage composé de Candyce Chafa, Rémy Taranto, Grégoire Bireau, Margot Boulet et de la barreuse Emilie Acquistapace a décroché l’argent. En skiff PR1, Nathalie Benoit remporte le bronze. « Quand j’ai vu que les deux premières étaient sous mon record personnel et une à mon record, je me suis dit que ce serait compliqué. J’ai changé des petites choses que je n’avais pas trouvées payantes entre les deux courses pas trouvé, j’ai fait marche arrière pour revenir à ce qu’on connaît, ça a payé. J’ai fait une course différente de d’habitude, je n’ai pas regardé le stroke ni les adversaires, je suis partie en disant tu fais ta course. Je voulais me servir de 2023 en disant si ça arrive, pense à l’année dernière que rien n’est perdu. Au 1000, j’ai décidé de commencer à allonger, je suis remontée à la quatrième place. Je n »ai pas regardé en passant la ligne, juste que je faisais le maximum, je ne pouvais pas faire plus et j’ai fini troisième. De me centrer sur moi, ça m’a aidé. Les deux premières étaient nettement devant, je suis très heureuse d’avoir réussi à rattraper l’Israélienne, ça m’a redonné… je ne sais même pas quoi dire, une petite étincelle, elle n’était pas éteinte mais moins brillante que d’habitude ».
Au rang des bons résultats engrangés, on peut noter la performance du quatre de couple féminin de Violaine Aernoudts, Jeanne Roche, Hélène Lefebvre et Elodie Ravera-Scaramozzino, quatrièmes à seulement 14 centièmes des Allemandes.
En skiff poids léger, Aurélie Morizot finit également à la quatrième place de peu.
En quatre sans barreur féminin, Pauline rossignol, Maya Cornut, Emma Cornelis et Joséphine Cornut ont terminé à la 4e place. En skiff masculin, Valentin Onfroy a fini 14e.
Le deux sans barreur féminin de Léa Herscovici et Fleur Vaucoret a terminé à la 9e place, celui de Florian Ludwig et Armand Pfister à la 11e, Yoann Lamiral et Victor Marcelot terminent quant à eux 8e.Les conditions de courses n’étaient pas forcément évidentes, avec un fort vent contre lors des finales qui n’a pas permis à chacun de s’exprimer clairement comme il l’aurait voulu.
En para-aviron, Alexis Sanchez en skiff PR1 termine à la quatrième place, tout comme le double PR2 de Perle Bouge et Benjamin Daviet et celui de Laurent Cadot et Elur Alberdi.
« Le week-end a été très positif, commente le directeur technique national, avec quatre médailles, deux quatrièmes places à trois fois rien de rajouter du bronze, sans nos bateaux leaders qui étaient au travail, c’est une belle entame de saison internationale, avec à la fois de bonnes confirmations, de montée de niveau, de progression et sur les axes de travail qu’il faut pousser. On ressort du week-end conscients du travail encore à réaliser ». Un comité de sélection va valider définitivement les équipages et les coques qui se présenteront à la régate de qualification, avec un point de passage qui permettra à Téophile Onfroy, blessé durant Cazaubon, de se mesurer une nouvelle fois pour tenter éventuellement le skiff à Lucerne.