Samedi, alors que les élus de la Fédération française d’aviron étaient en assemblée générale, les rameuses et rameurs tricolores étaient sur l’ergomètre, pour le troisième test de la saison. Un rendez-vous utile pour les athlètes, mais aussi pour les entraîneurs.

Quiconque surfe sur les réseaux sociaux aura vu fleurir les publications, le week-end dernier, sur un 2000 mètres réalisé à l’ergomètre par les athlètes de l’équipe de France. Un ovni il y a encore deux ans dans le monde de l’aviron, au même titre que le test sur 5000 mètres réalisé il y a quelques semaines par ces mêmes athlètes. Mais depuis la saison 2022, il est entré dans les mœurs et fait partie intégrante de la programmation de l’entraînement et des nouveautés apportées par Jürgen Gröbler.
Le consultant exécutif de la haute performance entend en effet multiplier les indicateurs de forme pour les rameuses et rameurs de l’équipe de France, et ce troisième parcours sur 2000 mètres, après celui de début décembre et celui de début février, en fait partie.
Un hiver avec un travail bien fait
Et le résultat est plus que probant. On peut prendre en exemple les résultats de l’Insep, que nous détaille l’entraîneure Camille Ribes. « Ce test s’est très bien passé, les résultats sont encore en progression, avec pas mal de records personnels qui ont été battus, notamment par Margaux Bailleul, Marie Jacquet, Audrey Feutrie. Violaine Aernoudts ne bat pas le sien, mais elle l’avait battu sur les deux tests précédents ».
Un indicateur également pour d’autres athlètes, comme Emma Lunatti, de retour de blessure : « c’est le premier test qu’elle pouvait faire, commente Camille Ribes, elle a égalé son record sans avoir fait d’ergo en amont ». La coach est plutôt contente des résultats. « Toutes ont significativement amélioré leurs performances, on sort d’un hiver avec un travail bien fait, maintenant il faut être capable de retranscrire tout ça sur l’eau ».
Encourageant pour la saison
Même satisfaction du côté du pôle de Lyon. « Laura Tarantola et Claire Bové battent leur record, commente Bastien Tabourier, il y a aussi plein de jeunes qui le battent ou en sont proches. C’est encourageant pour la saison, le niveau physique est là et a clairement augmenté, l’objectif de l’hiver est atteint, après on sait toujours que ça ne se fait pas en un claquement de doigt. Il faut être patient dans le processus, les choses vont se mettre en place dans les mois qui viennent, on récupère souvent les fruits d’un entraînement à N+1. L’essai est là, pas forcément transformé pour tout le monde ».
Une fin d’hiver qui inaugure la saison sur l’eau. « Les athlètes ont bien travaillé, on attaque le bateau avec Cazaubon qui arrive, on s’attache à transférer le travail au sol sur l’eau, il faut faire confiance aux rameurs et aux rameuses ».
Une nouvelle programmation mise en place par Jürgen Gröbler. « On a confiance, ajoute Bastien Tabourier, on a fait des tests avec moins de préparation, là on en avait un peu plus, certains ont fait des super performances alors que la fatigue était là, mais la performance n’est pas linéaire, on le sait. Les indicateurs sont au vert, tout le monde ne progresse pas à la même vitesse ». Une confiance partagée par Camille Ribes : « ça permet de valider les progrès réalisés, c’est source de motivation, ça stimule, et si un athlète est blessé ou moins performant sur un autre test, ça parle, on n’est pas en échec. Ca met aussi en avant les athlètes réguliers dans leurs performances, l’accumulation de bons résultats les motive. Et personnellement, j’aime le fait qu’il y ait des repères qui stimulent et donnent des éléments objectifs de progrès, de régularité, c’est riche comme information ».