Théophile et Valentin Onfroy : un « deux sans »… non sans risques

» Théophile et Valentin Onfroy : un « deux sans »… non sans risques

Vainqueurs, sans surprise, de la tête de rivière interrégionale de Toul dimanche dernier, les Meusiens feront – de nouveau – la paire à Cazaubon (14-16 avril). Une option qui ne leur laisse guère de marge d’erreur en vue de la saison internationale. Explications.

Théophile et Valentin Onfroy ont décidé de partir en deux sans barreur : un bateau dans lequel ils avaient décroché le bronze aux Championnats du monde de Plovdiv (2018). Photo prise à Lucerne en 2021.

A part, peut-être, sous l’effet des bourrasques, Théophile et Valentin Onfroy n’ont pas franchement « tangué », dimanche dernier, sur le canal aménagé de la Moselle, logiques vainqueurs de la tête de rivière interrégionale de Toul, avec près de 18 secondes d’avance sur Pierre Minniti (SN Nancy) et Lucas Warin (SN Pont-à-Mousson).

Une « scène » discrète, sans tambour ni trompette, pour le (grand) retour – en deux sans barreur – des « frangins » verdunois… Eux qui n’étaient plu apparus en compétition dans cette embarcation depuis bientôt deux ans et le fâcheux épisode de la Coupe du monde de Lucerne (mai 2021). Celui-là même qui leur avait définitivement fermé les portes des Jeux de Tokyo… pour lesquels ils avaient pourtant qualifié la « coque » tricolore.

Les internationaux meusiens ayant décidé de faire l’impasse sur les Championnats de zone (de Gravelines), c’est donc désormais sur le Lac de l’Uby, aux bateaux courts (14-16 avril), que les deux hommes vont devoir faire leurs preuves. Sans filets…

 En s’excluant du projet de quatre de couple (olympique) pour renouer avec les joies du pair-oar, Valentin (29 ans) et Théophile Onfroy (30 ans) ont, en effet, chamboulé la stratégie établie par leur fédération dans la perspective des J.O. 2024, réduisant… à « peau de chagrin » les chances de qualifications de ce qui devait être, à l’origine, le deuxième bateau français dans la hiérarchie des TC.

« C’est forcément un peu frustrant, car j’ai l’impression que nous ne sommes pas allés au bout de l’aventure. Alors que, pour moi, il y avait quelque chose à aller chercher : peut-être pas une médaille, il faut rester réaliste, mais une place de finaliste », a ainsi fait part de ses regrets Maxime Goisset, entraîneur national en charge de la coque, interrogé par nos confrères de L’Est Républicain.

Un objectif visiblement insuffisant pour les Verdunois, huitièmes des derniers Mondiaux de Racice (en quatre de couple) avec leurs partenaires du pôle France de Nancy Benoît Brunet et Victor Marcelot. Et pas franchement convaincus par le potentiel de l’embarcation !

Théophile Onfroy : « Les résultats de 2022 ne correspondaient pas à nos attentes »

« Il s’est avéré que les résultats de 2022 ne correspondaient pas à nos attentes. Personnellement, je me suis alors posé des questions sur notre capacité à qualifier le bateau aux Jeux, mais aussi à y être performants. Beaucoup d’équipages que l’on dominait en début de saison ont réussi à prendre un cran, pas nous. En fait, je n’ai pas l’impression que nous ayons tellement progressé. Un peu plus tard, ces craintes se sont de nouveau manifestées lors de la tête de rivière de Toul, puis lors des piges de décembre, à Vaires-sur-Marne, en constatant les écarts importants entre les membres du groupe. Quand on sait le niveau qu’il faut pour remporter des médailles à l’internationale, cela devenait compliqué », résume Théophile Onfroy, conscient de toutes les implications d’une telle décision…

« Nous sommes dans une démarche individuelle. Si nous ne sommes pas jugés suffisamment bons aux bateaux courts, nous ne serons pas réintégrés dans un autre projet (Ndlr. Comme le quatre sans barreur). Les choses sont claires ! », précise l’aîné des frères Onfroy.

La victoire… et le chrono

Absents des stages de l’équipe de France (comme celui qui se tient actuellement à Lago Azul, au Portugal), mais toujours « soutenus » par la fédération sur le plan logistique et financier, les médaillés de bronze des Mondiaux de Plovdiv (2018) savent donc à quoi s’en tenir…

Pour poursuivre leur saison sur les eaux internationales, ils devront ainsi répondre à la double exigence fixée par la DTN : à savoir remporter les tests d’avril et claquer à Cazaubon un chrono probant au regard des standards planétaires.

Dans le cas contraire, ils pourraient voir s’envoler leurs chances de participer aux Mondiaux de Belgrade (3-10 septembre), épreuve qualificative pour les Jeux de Paris.

Stanislas Copello

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