Nathalie Benoit décroche l’argent en skiff PR1, Hugo Boucheron et Matthieu Androdias remportent l’or en deux de couple. Une belle fin de championnats pour les Bleus à Racice.

La journée du dimanche fut courte, mais elle fut intense. Deux bateaux tricolores étaient en grandes finales sur le Labe Arena et, à chaque fois, l’émotion fut au rendez-vous. Retour sur les deux médailles qui se sont succédé pour les Bleus à Racice.
La première médaille ne fut pas de l’or, mais sa protagoniste s’y attendait. Pire que ça, Nathalie Benoit pensait décrocher au mieux le bronze. Elle ne se trompait pas d’adversaire avec la skiffeuse norvégienne qui a pris les commandes de la finale du skiff féminin PR1, mais alors qu’elle affrontait l’Ukrainienne, elle surveillait surtout l’Allemande et l’Israélienne, une de ses rivales des derniers Jeux paralympiques. Si bien qu’elle ne se doutait pas avoir remporté l’argent en franchissant la ligne d’arrivée : » pour moi, les deux premières places restaient inaccessibles, j’étais lucide, sans l’être. Mais pour moi, ça restera ma plus belle course, lance-t-elle, je venais ici sans trop savoir ce que je valais, c’est une bonne surprise à l’arrivée. Cette victoire, c’est pour les coaches qui m’ont soutenue, mon père aussi est venu, il était en tribune. Je bats aussi mon record personnel aujourd’hui ». Autant de points positifs qui viennent s’ajouter à sa vision de l’évolution de sa catégorie, tant techniques que physiques, avec des conditions qui ont changé, une densité qui augmente. « Les écarts se resserrent, on le sent sur l’eau, c’est plus agréable, j’espère que ça l’est aussi pour le public ».
La course suivante faisait partie des plus attendues : les champions olympiques du deux sans barreur, les frères Sinkovic, étaient de retour en deux de couple pour affronter les champions olympiques de la discipline, Hugo Boucheron et Matthieu Androdias. Une première rencontre en demi-finale avait tourné à l’avantage des Bleus avec un écart de trois secondes, il était donc logique que la finale se déroule selon le même scénario. Et les véritables adversaires de la grande course d’aujourd’hui furent espagnols et australiens… Et encore : les Bleus ont rapidement pris les devants et contré chacune des attaques de leurs poursuivants, dessinant rapidement la conclusion : ils étaient devant et se préoccupaient peu de qui emporterait les autres marches du podium. Car c’est l’or qui les intéressait, et c’est l’or qu’ils ont eu. « Ils reviennent de loin, lançait leur entraîneur Alexis Besançon après la course, je suis content que cela valide les choix qui ont été faits pendant la saison ». Une saison qui ne fut pas de tout repos pour les deux rameurs. « J’ai touché le fond, expliquait Hugo Boucheron en zone mixte, je me rappelle, lors des bateaux courts, quand les autres couraient, je faisais péniblement 3 fois 500 mètres. Là, quand on passe la ligne, j’ai l’impression qu’on revit l’année qui a été dure pour nous deux. Passer la ligne en premier aux championnats du monde, j’y crois à peine ». Matthieu Androdias le confirme : « c’est une belle revanche sur la saison, poursuit Matthieu Androdias, mais c’est, je ne le cache pas, une belle surprise aussi d’avoir réatteint ce niveau de performance en très peu de temps avec aucune compétition en double ». La décision de reprendre le double a définitivement été validée à Lucerne, à l’issue de l’étape de coupe du monde où Matthieu Androdias aurait aussi bien pu continuer en skiff. Le choix fut finalement le bon, avec un nouveau titre mondial qui vient s’ajouter à leur palmarès ensemble.
L’équipe de France repart des mondiaux de Racice avec cinq médailles : deux en or, une en argent et deux en bronze.
Retour en détails dans le prochain numéro de Mag Aviron !