Il n’a jamais vraiment arrêté, mais a mis la compétition entre parenthèses pour privilégier sa carrière professionnelle. Il repart cette saison en deux sans barreur avec Paris en ligne de mire.

L’olympiade précédente lui avait laissé un goût amer. Avec ses coéquipiers du quatre sans barreur masculin, Benoît Demey n’avait pas qualifié la coque à Linz et, en mai 2021, une troisième place en finale à la « régate de la mort » à Lucerne n’avait pas permis l’envol du bateau pour les Jeux de Tokyo.
La saison 2021-2022, il l’a consacrée à terminer ses études de kinésithérapeute. « J’ai décroché mon diplôme à Lyon, commente-t-il, après 7 années d’études au lieu de 4, avec une perspective d’emploi aux Hospices Civils de Lyon ». S’il s’est éloigné des bassins de compétition et du chemin de sélection, il n’a pas vraiment quitté le pôle de Lyon. « J’ai ramé avec des jeunes du pôle, je n’ai jamais vraiment arrêté, j’étais toujours dans un projet deux sans barreur ». La pointe, l’Annécien la maîtrise et a ainsi pu transmettre son expérience et échanger avec les jeunes pousses de la structure lyonnaise de haut niveau.
Diplôme et emploi en poche, Benoît Demey a repris l’entraînement à fond en septembre 2022. « J’ai la forme, l’envie, et comme objectif Paris 2024 ». Il a déménagé à proximité du pôle de Lyon afin d’optimiser ses capacités à s’entraîner, il a réalisé 6:02.9 lors du test à l’ergomètre en octobre. « Ce n’est pas trop mal, j’ai une belle énergie après l’olympiade précédente. Ca se passe bien avec le groupe, il y a une belle émulation, saine, et une opportunité à saisir, il faut juste réussir à s’en emparer ».
L’objectif : décrocher la qualification, et le changement de management au sein de l’équipe de France apporte une motivation supplémentaire. « J’ai également changé de programme, en musculation je ne fais pas de C2, plus de force vitesse, et j’ai déjà pris 5 kilos depuis septembre ». Des détails physiques qui peuvent avoir leur importance lorsque les confrontations sur l’eau viendront. « On fait un bon travail avec Jonathan Maillard, le préparateur physique, et tout le monde me connaît, sauf Jürgen Gröbler, j’essaie donc de montrer le meilleur, que je suis là ».
Il n’est pas du voyage à Lago Azul mais a déjà son coéquipier de paire pour Cazaubon : Louis Chamorand. « On s’entraîne ensemble depuis quelques semaines, on a une bonne vitesse et de bonnes sensations. J’ai envie de connaître cette nouvelle équipe de France ». Benoît Demey a également constaté les évolutions du pôle de Lyon : « Il y a eu un gros cran de pris, avec des séances collectives, beaucoup de rigueur. J’ai hâte d’être à Cazaubon, mais ça peut être un couperet. J’ai pas le droit de me blesser, ni de contre-performer ».