Les championnats du monde de Belgrade, qualificatifs pour Paris 2024, sont désormais derrière les Bleus. Certains y ont décroché le précieux sésame pour les Jeux, d’autres joueront leur sort à Lucerne en mai prochain.

C’est une journée à trois entraînements, telle qu’ils les vivent bien souvent depuis l’arrivée de Jürgen Gröbler comme consultant sur la haute performance. Après un premier entraînement en bateau, les pensionnaires du pôle France de Lyon arrivent en salle pour une séance de proprioception. La plupart ont à l’esprit le week-end qui arrive avec Mulhouse et la tête de rivière nationale. Car tous les rameurs et rameuses de l’équipe de France sont convoqués en Alsace pour le premier rendez-vous de la saison, cette fois-ci en skiff, y compris pour les pointus.
C’est également l’occasion de faire le point avec les athlètes sur leur retour de Belgrade et la reprise.
« Je suis parti en vacances en rentrant des mondiaux, commente Téo Rayet, et j’ai continué à m’entrainer pour le club pour les championnats de France bateaux longs. Au programme actuellement, on a beaucoup de travail individuel en skiff pour la tête de rivière nationale, et ensuite jusqu’en décembre. Il y a aussi un peu de bateau long mais si on progresse individuellement, le quatre sans aura progressé aussi ». Son coéquipier du deux sans barreur, Benoît Brunet, est toujours à Nancy. « On ramera ensemble, en quatre sans barreur, à chaque fois qu’il pourra redescendre. Sinon, je vais aller aussi à Nancy pour ramer en deux sans avec lui. Mais comme nous sommes trois du bateau à Lyon, on rame aussi avec un quatrième quand on peut ».
Florian Ludwig a lui aussi pris part aux France bateaux longs. « On s’était engagés avec Armand (Pfister) pour le club qui nous a beaucoup soutenus. On a fini vice-champions de France, c’était intéressant et marrant. On a quand même bien coupé une semaine avant et une semaine après. Je suis tombé malade pendant le stage au Temple-sur-Lot, mais je suis reparti sur de bonnes bases ». Un gros travail individuel est aussi au programme pour lui, comme pour tous les athlètes de l’équipe de France. « Malgré l’état de fatigue que l’on ressent tous, je suis toujours surpris de voir comment mon corps résiste à l’effort, et que j’ai des capacités à aller chercher des records ». Un constat partagé par tous. Florian n’est plus U23 cette saison, il va donc tenter à la fois de battre ses propres records sur l’eau et à l’ergomètre, mais aussi une place qualificative en deux sans barreur pour Paris 2024.
Son grand frère, Ferdinand Ludwig, est rentré de Belgrade avec la déception de la non-qualification en deux de couple poids léger. « Le retour a été dur, il y avait beaucoup d’incompréhension, on a passé tous les facteurs en revue, en pointant plein de détails, mais aussi la possibilité d’optimiser la fin de la préparation. On est tous fautifs dans cette contreperformance. A nous de ne pas reproduire l’erreur ».
Le skiff est également au menu pour lui, avec Mulhouse ce week-end. « Pour l’instant, on ne fait pas de double, on a fait du quatre au Temple-sur-Lot, on a aussi mixé avec le double PL féminin ».
Désormais titularisé après son concours de professorat de sport, Ferdinand Ludwig peut envisager la saison sereinement, avec un emploi comme sportif de haut niveau auprès de l’Insep. « Je suis détaché, je peux m’entraîneur à plein temps ».
Le debriefing fut également au programme de Laura Tarantola après Belgrade, avec Claire Bové et Frédéric Perrier. « On a conclu qu’il fallait plus prendre en compte nos ressentis physiques, commente la Grenobloise, pour ne plus arriver cramées en compétition. C’est un sujet important dont on avait besoin de parler. Personne n’est dans mon corps, il faut avoir confiance en ça plutôt que foncer tête baissée dans un programme. Il faut qu’on optimise mieux la fin de la préparation ».
Laura Tarantola a pu se ressourcer en vacances, elle est aussi désormais une femme mariée. « C’était un bon moment, qui nous a permis de réunir famille et amis. Les vacances ont fait du bien ». Un surentraînement lui a été diagnostiqué pendant Belgrade, elle reprend donc progressivement et ne prendra pas part à la tête de rivière nationale à Mulhouse. « Je ne vais pas me remettre au fond du seau tout de suite ».
Aurélie Morizot a elle aussi passé de bonnes vacances après Belgrade. « Je suis contente de reprendre ma saison, ça a été dur de se remettre dans le rythme, mais je suis contente d’aller à la tête de rivière nationale ce week-end. On verra ce que ça va donner ».
Elle a bien entendu les Jeux dans la tête. « Je n’ai pas d’objectif de place cette saison, mais je ferai tout pour faire à chaque fois le meilleur résultat possible, gérer ma forme. Etre venue à Lyon m’a boostée, c’est vraiment bien de s’entraîner avec tout le monde, ne pas aller seule sur l’eau le matin et faire des bornes à l’ergomètre avec les autres. Et le suivi au pôle est vraiment bien. Tout ça, ça tire vers le haut ».
Pour l’Aixois Baptiste Savaete, le retour de Belgrade fut difficile. « Il y avait beaucoup de frustration, d’incompréhension sur les résultats du groupe. Ca nous a tous brassés, on était sûrs de nos forces, prendre une claque comme ça, ça a fait bizarre ». Sur sa fin de parcours à Belgrade, lui aussi n’est pas satisfait. « Je ne me suis pas senti en pleine possession de mes moyens, je n’ai pas eu de bonnes sensations, j’ai terminé en-deçà de ce que j’aurais voulu, je n’ai pas réussi à m’exploiter en finale ». Les vacances lui ont aussi été profitables, même s’il a eu du mal à prendre du recul. Mais le reprise s’est bien passée. « Je reviens plus vite que d’habitude, le reste est maintenant derrière moi ». Il prendra le départ de la tête de rivière à Mulhouse, même s’il n’est pas encore à 100 % de ses capacités. « On va composer avec, on verra ce que ça donne. C’est bien de se confronter avec la forme actuelle ».
Un premier journal des Bleus que Mag Aviron partage avec vous, la suite très bientôt.