Patrick Ranvier quitte la Fédération française d’aviron

S’il avait encore été rameur, on aurait pu dire qu’il raccroche les pelles, mais la finalité et les effets sont identiques. Le directeur technique national de la Fédération française d’aviron, Patrick Ranvier, a annoncé hier qu’il n’irait pas au-delà du terme de son contrat actuel auprès de la FFA, dont l’échéance est fixée au 31 mars 2021. “J’y pense depuis les élections fédérales, explique Patrick Ranvier, qui dit nouveaux élus dit souvent changement de DTN. J’attendais de voir comment cette nouvelle équipe voulait travailler. Le ministère des Sports avait confirmé la possibilité de prolonger de trois mois le contrat des directeurs techniques nationaux à l’issue de ces élections. N’ayant pas ressenti l’envie de m’associer à un certain nombre de projets dans la dynamique, et je pensais pas avoir la confiance nécessaire pour entamer une collaboration fructueuse, j’ai décidé de quitter mes fonctions au 31 mars prochain”. Une décision dont il a informé en premier lieu le directeur des sports du ministère, Gilles Quénéhervé, puis son équipe et enfin le président de la FFA, Christian Vandenberghe. “Je devais à mes cadres de le leur annoncer, poursuit Patrick Ranvier. Je pense que partir maintenant est le mieux dans l’intérêt de la FFA, il faut restructurer maintenant, cela n’a pas de sens d’attendre les Jeux. Ne pas être en phase maintenant et reculer les échéances, ce serait aussi empêcher la nouvelle équipe de travailler. L’intérêt de la FFA a toujours été ma préoccupation première. Il va falloir maintenant trouver un nouveau DTN, même s’il me semble indispensable de laisser l’encadrement jusqu’aux Jeux de Tokyo”. Patrick Ranvier va réintégrer son cadre d’emploi d’origine, celui d’inspecteur général des sports et de la recherche.

“Ni rancune, ni animosité”

Christian Vandenberghe a réagi à la démission de Patrick Ranvier. “Depuis l’élection, avec mon équipe, nous avons été accaparés par de nombreux sujets comme les finances, les licences, les dossiers en cours… La pandémie n’a pas facilité la tâche, et je n’ai pas pu échanger comme je le voulais avec Patrick Ranvier, cela a été de manière épisodique. Nous avons souhaité reprendre la main sur la gestion de la fédération, des collaborateurs, des cadres techniques… nous imprégner de tous ces sujets, et ce n’était pas l’habitude de la Fédération”. Un des exemples évoqués par le président de la FFA fut sa rencontre avec les rameurs lors des piges de décembre à Libourne, en dehors de la présence du DTN. “Je voulais libérer la parole, et on continuera à avoir ce lien direct avec les athlètes, l’encadrement… Je souhaite que les élus aient plus d’échanges avec tous, les impliquer davantage et harmonieusement dans des missions, du management et des projets…” Le départ de Patrick Ranvier est toutefois accueilli sereinement par Christian Vandenberghe. “Il n’y a ni rancune, ni animosité, ni conflit avec Patrick”. Même si l’éventualité de le conserver en poste jusqu’à Tokyo était possible, elle aurait compliqué les choses, et sur le sujet, aussi bien le DTN que le président de la FFA sont unanimes : avec l’appel à candidatures, la procédure qui implique des entretiens aussi bien avec le ministère que la FFA, le véritable recrutement ne serait intervenu qu’en 2022, soit à peine 2 ans avant les Jeux olympiques de Paris. “L’enjeu est important de placer les athlètes dans une grande sérénité pour 2024 pour performer”, précise Christian Vandenberghe.
Prochaine étape, que devront finaliser le nouveau directeur technique national et les élus : le recrutement d’un directeur des équipes de France. “On sait ce qu’on souhaite, conclut Christian Vandenberghe, on va lancer un profil de poste en lien avec le ministère des Sports et le bureau fédéral”.

Fabrice Petit