Avec plusieurs projets olympiques, le pôle de Lyon confirme son statut dans le haut niveau de l’aviron français, sans oublier son rôle dans la formation et le transfert d’expérience.

Le millésime 2022 fut plutôt bon pour le pôle de Lyon, qui héberge à l’heure actuelle quatre des projets olympiques : le deux de couple masculin, les deux de couple poids légers et le quatre sans barreur masculin. « Le bilan de l’année post-olympique est plutôt bon, note Bastien Tabourier, responsable de la structure, avec pour commencer le deux de couple de Matthieu Androdias et Hugo Boucheron qui a remporté le titre mondial. On peut noter la performance d’avoir accompli ça un an après les Jeux et dans le contexte compliqué de leur début de saison ». A cela il ajoute bien entendu la finale mondiale de Laura Tarantola et Claire Bové en deux de couple poids léger et, chez les hommes, le résultat de Ferdinand Ludwig et Hugo Beurey dans une coque en reconstruction et en avance sur la feuille de route. « Pour le quatre sans barreur masculin, c’est plus compliqué, on travaille avec un groupe réduit, on construit au jour le jour, selon les capacités. Il faut mettre de la confiance, qu’on en fasse encore plus ». Le contexte mondial se densifie, mais les changements entamés au début de la saison précédente portent leurs fruits. « Jürgen Gröbler a insufflé de la confiance, poursuit Bastien Tabourier, il a remis de l’exigence, modernisé certaines approches. On a du potentiel, mais peu de marge de manœuvre. On veut créer un bouillonnement d’athlètes, on travaille avec un groupe ».
Faire grandir les jeunes pousses
Le travail de groupe, il n’y a rien de mieux pour faire progresser les athlètes. La transmission, le partage d’expérience, ce sont des leitmotivs qui sont au cœur des préoccupations des entraîneurs du pôle de Lyon. « On est aussi ici pour préparer l’avenir, explique Bastien Tabourier, il y a un vrai esprit de pôle. On construit le rameur, mais aussi l’homme, en leur donnant l’opportunité de se bâtir sportivement et professionnellement ». Le directeur et entraîneur lyonnais pense en particulier aux jeunes rameurs du pôle universitaire ou espoirs qui, aujourd’hui, poussent déjà pour ces derniers la porte du groupe OLY. « Le contact du groupe olympique a de l’impact sur eux, ils sont au contact direct de cette expérience, ce ne sont pas que des mots. Ici, des générations différentes se côtoient ».
Un partage d’expérience qui se fait aussi avec les clubs. « Certains entraîneurs viennent voir les séances, la préparation physique. Cela fait aussi partie de notre quotidien. C’est quelque chose de plaisant de voir ces jeunes pousses grandir, s’épanouir. Je pense à Samuel Arques, Florian Ludwig, et d’autres… »
Un souffle de modernisme sur le pôle
« On a réussi à faire changer beaucoup de choses, commente Bastien Tabourier. Après les Jeux de Tokyo, il y a eu un bel éclairage sur le pôle grâce aux résultats des rameuses et des rameurs ». Il faut dire que la façade du hangar à bateaux annonce vite la couleur, en mettant en avant les médaillés. La direction du Grand parc a donc elle aussi mis les mains dans le cambouis et proposé de nouveaux espaces de travail aux athlètes : l’accès à une nouvelle salle de musculation et d’ergométrie, dans lequel on trouve une salle pour des intervenants extérieurs. « Aujourd’hui nous avons un kiné, un ostéo et un médecin qui viennent, évitant ainsi le déplacement des athlètes sur Lyon. La Segapal et le Symalym (qui ont en charge la gestion et l’aménagement du Grand parc de Miribel, NDLR) nous soutiennent aussi, tout comme l’Agence nationale du sport et la FFA. On nous donne les moyens de nos ambitions ». Un nouvel accompagnement dont peuvent bénéficier les autres pensionnaires du pôle. « Ici, le projet OLY ruisselle sur l’ensemble des rameurs », conclut Bastien Tabourier.
Après 36 ans d’existence, le pôle de Lyon continue son évolution perpétuelle.